Les grands principes du Qi Gong sont intéressants pour qui veut cultiver un haut niveau d’énergie et une santé à toute épreuve.
C’est important dans une démarche spirituelle d’être pleinement disponible et de vivre suffisamment longtemps pour affiner sa réalisation spirituelle …
Si vous aviez le bonheur de ressentir un appel vers ces mouvements gracieux et merveilleux, je serais très heureux de contribuer ici à vous en faciliter l’accès, en partageant avec vous les grands principes du Qi Gong exposés dans cet article.
Il sera ici question d’hygiène corporelle et mentale et également de circulation d’énergie dans tout le corps, qui procure davantage de conscience et d’intelligence.
Le Qi gong : école de vie
« Celui qui enseigne ne sait pas, et celui qui sait n’enseigne pas » – Lao Tseu
Un des grands principes du Qi gong réside dans le fait d’expérimenter par soi-même les mouvements énergétiques traditionnels. Ces techniques ancestrales nous apprennent l’art de vivre, et « l’art d’être heureux ».
Quelqu’un qui a commencé à pratiquer avant nous et qui a intégré les mouvements mieux que nous peut certes nous les transmettre de l’extérieur, en nous les montrant et en communiquant les indications justes à leur propos.
Toutefois, il faut les vivre de l’intérieur, les laisser résonner en soi, et se les approprier en quelque sorte, pour les vivre de l’intérieur.
Dans les arts énergétiques, il s’agit de devenir lumineux, un Soleil au sein d’une Tradition vivante, et non pas de devenir l’ombre ou la lune d’un autre au sein d’un courant, qui dès lors est en train de s’éteindre en nous… (voir à ce sujet notre article sur “Vraie et fausses Traditions-Museum“)
Il est donc proposé “d’épouser” les mouvements proposés. Et ce, afin de :
- mobiliser puissamment l’énergie vitale,
- la faire circuler, pour la fluidifier,
- puis de la raffiner encore, jusqu’à la transformer en conscience pure…
Dans les grands principes du Qi gong, il y a donc évidemment une certaine technicité, une rigueur même, qui doit se traduire par des mouvements très précis et clairs. Mais il y a aussi à ressentir et à se laisser inspirer par le mouvement, qui se révèle à nous de l’intérieur.
C’est une véritable école de liberté, pas un conditionnement pour devenir un petit robot mécanisé, un singe savant qui saurait exécuter mille techniques sophistiquées !
Un seul puits, suffisamment profond
Mieux vaut peut-être s’en tenir à quelques mouvements très bien intégrés, que d’en connaître mille superficiellement. Parce qu’avec un seul d’entre eux, on peut accéder à la Présence, si par lui on descend suffisamment profond dans l’expérience.
Tandis qu’avec un millier, on risque de se disperser, et de rester avec eux en surface de la conscience. Ces mouvements sont beaux, ils sont agréables, ils sont attractifs, et il n’y a aucun mal à en apprendre plein. On les apprend par passion, par amour de l’art. Mais par eux, il faut descendre au contact de soi-même, au lieu de s’en tenir à la curiosité de la découverte, à l’attrait de surface pour “l’exotisme”.
C’est comme si on creusait des puits d’un mètre un peu partout dans on jardin pour trouver de l’eau. Ce serait probablement inefficace, et largement inesthétique 🙂 Il vaudrait peut-être mieux n’en creuser qu’un seul, mais suffisamment profond pour atteindre la nappe phréatique.
Le Qi gong est affaire de discipline et de liberté
Etre introduit à l’intérieur d’un sujet par le bon bout, en recevant de bonnes bases, est un atout précieux pour bien démarrer.
Il faut apprendre les fondamentaux, comprendre les grands principes du Qi gong, et s’entraîner beaucoup, pour les intégrer afin que leur pratique devienne naturelle et spontanée.
Si on apprend de manière expérientielle les grands principes du Qi gong, c’est pour aller plus vite à l’Essentiel, plutôt que d’errer devant la porte des années sans la trouver, à tenter vainement de “réinventer la roue”.
Indépendamment qu’il est une branche à part entière de la médecine chinoise millénaire, le Qi Gong est d’abord un art de vivre en harmonie avec les énergies. Il ne faut pas se perdre dans les détails de la Dualité, et en oublier l’Essentiel, qui est la liberté de notre nature originelle !
Réfléchir par soi-même
Ainsi, il convient de ne pas se laisser enfermer par la technique.
Surtout sur un chemin visant à nous donner les moyens de nous émanciper de nos enfermements, il faut cultiver son libre arbitre.
Rester libre et assumer sa responsabilité de pratiquant, tout en continuant d’apprendre toujours !
Il est important de réfléchir par soi-même, c’est-à-dire laisser la conscience causale se réfléchir au miroir du mental. Et, à la limite, une fois qu’on a suffisamment les bases, n’aller à la référence extérieure auprès d’un enseignant, qu’après avoir longuement expérimenté, pour se confirmer qu’on ne se trompe pas (et se rectifier le cas échéant). C’est là une bonne démarche, empreinte de pragmatisme, d’humilité et d’intelligence.
C’est la même que dans les ateliers de métaphysique, il faut toujours partir de Dieu en soi et travailler à partir de la page blanche, sans se fier à aucun dogme.
Alors, dans ces conditions, penser et expérimenter par soi-même, d’une manière fondamentalement fraîche, inédite et originale, n’empêche nullement de « retrouver » de l’intérieur des connaissances traditionnelles, déjà largement codifiées par d’illustres prédécesseurs.
Mais dans ces conditions elles sont nôtres (pour ne pas dire qu’elles deviennent “Nous-même”), tandis que sinon elles restent des pratiques exotiques, amusantes ou fascinantes, qu’on n’intègre jamais totalement en soi.
Oser la pratique personnelle
C’est pourquoi à mon avis, le 1er des grands principes du Qi Gong, qui est aussi un principe de bon sens valable dans la vie en général est le suivant : il vaut mieux faire quelque chose en se trompant, plutôt que de ne jamais oser se lancer et ne rien faire du tout !
Parce que même si on se trompe, on peut toujours se rectifier, à partir des résultats de l’expérience. Y compris sans recevoir de conseils avisés de l’extérieur. Tout simplement, parce qu’on le sent, et que l’écoute du corps nous fait peu à peu percevoir ce qui n’est pas juste pour lui. Ainsi, au fur et à mesure que les dysfonctionnements se résorbent d’eux-mêmes, et que la conscience de soi s’affine à force de pratique sincère (même maladroite), une meilleure intuition se dégage d’elle-même qui nous réajuste spontanément.
La Vie est merveilleuse, il faut lui faire confiance.
C’est elle, le maître intérieur présent en chacun de nous, qui nous guide pas à pas. C’est à la fois une question de conviction et d’expérience, et les deux forgent une Foi réfléchie, donc éclairée et pragmatique.
Exemples de grands principes du Qi gong
- Se mettre à l’écoute du corps, et notamment de la respiration
- Se synchroniser sur la respiration : La plupart du temps, on cale les mouvements sur la respiration (même si l’énergie peut suivre un autre rythme, en particulier celui de la pensée) et non pas l’inverse : la respiration ne doit pas courir derrière le mouvement dirigé par la tête. Dans les arts internes du moins, c’est le corps qui suit la respiration, qu’accompagne l’attention.
- Rester tranquille : Travailler la plupart des exercices en détente et en douceur, très en-dessous des capacité de souplesse et de force des muscles et tendons concernés par l’exercice. Ce n’est en effet pas tant eux qu’il s’agit de solliciter, que plutôt l’énergie qui y circule. Le travail de l’énergie est suggéré par les orientations données au corps, sans viser directement ce dernier. Toutefois, certaines séries d’exercices, plus médicales ou plus martiales, indiquent parfois sciemment de mettre l’accent sur l’étirement des méridiens, ou sur la mobilisation de muscles (ceux des cuisses par exemple).
- Se détendre : non seulement privilégier des mouvements conscients et doux, mais aussi se détendre soi-même à travers ces mouvements. Ne pas déraper dans une recherche de « performance », ne pas trop chercher à « bien faire », mais accepter de faire au mieux, accueillant les limitations du jour, tout en rectifiant affectueusement les imprécisions, au fur et à mesure.
- Apprécier : Le Qi gong est peut-être une démarche aux effets thérapeutiques puissants, c’est certainement une manière spirituelle de se connecter à la profondeur de soi-même, mais c’est d’abord l’occasion de passer un bon moment, qui fait tout simplement du bien. Se concentrer pour bien faire est une bonne chose, mais il faut aussi savoir lâcher prise sur l’exigence et simplement apprécier pour prendre plaisir.
- Ouvrir l’espace du sourire : Sourire est une grande clé pour se détendre et pour apprécier. Respirer à travers cet espace de sourire, laisser le sourire vous éclairer de l’intérieur et adoucir toutes les zones du corps que vous explorez, va peu à peu mettre le corps tout entier dans un état d’appréciation et d’ouverture. (voir notre article sur : “La méditation du sourire“)
- Accueillir le yin/yang : A l’inspiration, on accompagne l’élan naturel d’expansion par des étirements. On sentira tout le corps en ouverture. Inversement, à l’expiration on fléchira sur les jambes pour s’enraciner davantage et accompagner la fermeture de la cage thoracique par un mouvement descendant de l’attention portée progressivement vers le bas du corps. Tout le corps se vide de l’énergie usée, se préparant ainsi à être de nouveau empli d’énergie fraîche, à l’inspiration suivante.
- Cultiver l’alignement : Notamment dans la verticale quand il s’agit de positions debout. Sauf exceptions, on privilégiera l’effacement des courbures vertébrales, étirant la nuque et rétroversant le bassin pour réduire la cambrure des reins. Cela afin que l’énergie circule le plus librement possible dans la colonne vertébrale, et pour ouvrir les portes énergétiques situées justement dans les reins, entre les omoplates et dans les cervicales. On évitera ainsi des pincements des disques vertébraux, et la sur-sollicitation de glandes à l’avant du corps (comme la thyroïde dans le cou, déjà trop souvent en extension)
- Accompagner les circulations naturelles : Lorsque l’on voudra tonifier la circulation d’énergie dans les méridiens, on suivra le mouvement naturel de celle-ci dans ces derniers (pour en savoir plus à ce sujet, merci de consulter les manuels experts de ces questions techniques importantes). En revanche, il pourra arriver que certaines concentrations proposent de suivre mentalement le sens opposé au courant naturel, pour le ralentir et le calmer.
- Accepter : L’intention a son importance, mais dans le Taoïsme, il y a une « méta intention » si on peut dire, celle de n’en cultiver aucune en particulier. Et de laisser l’énergie (ou la nature) agir à travers soi. Si bien que des intentions peuvent survenir et mériter notre accompagnement conscient, mais il faut veiller à ne pas embarquer d’ego dans ce dynamisme. C’est subtil et peut paraître contradictoire :
- Parois, l’implication émotionnelle montre bien que c’est l’ego qui est à la manœuvre dans l’exercice volontaire.
- Parfois, l’être est pleinement recueilli dans une écoute sans objet et sans personne non plus pour écouter…
- Se concentrer : éviter de « penser à autre chose » tout en pratiquant, mais rester passionnément attentif, instant après instant. (voir à ce propos cet article : « Comment être attentif ?« ) Qu’est-ce à dire ? Etre passionnément présent consiste à constater nos absences, les unes derrière les autres, constater notre arrogance, notre impatience, nos évitements, instant après instant. Et sans se blâmer pour cela, car c’est normal qu’il en soit ainsi, simplement revenir à l’attention accordée à l’exercice, sans autre forme de procès.
- Cultiver l’esprit du débutant, l’esprit neuf (selon l’expression célèbre de Shrunyu Suzuki) : il est intéressant de vivre chaque exercice avec toute l’attention fraîche et neuve dont on est capable, afin de ne jamais faire un geste de façon mécanique ou routinière. En fait, un des grands principes du Qi gong est que chaque instant est le seul instant, puisque d’un point de vue non duel et systémique : tout est Unité. Il n’y a donc que « maintenant »…
- Laisser se faire d’elle-même l’alchimie intérieure : Dans cette perspective holistique,
- ce que l’on fait à l’extérieur a une résonance à l’intérieur,
- et ce qui se produit à l’extérieur provient d’une possibilité offerte à l’intérieur pour qu’il en soit ainsi.
Il convient donc de laisser les énergies spirituelles et matérielles se mélanger en soi, et jouer ainsi, en tant qu’Humain, notre plus beau rôle de segment de liaison et de cohérence entre le Ciel et la Terre…
L’importance des détails
Chaque professeur met l’accent sur l’importance de plein de petits détails, propres à son école ou à son inspiration :
- les placements des articulations : orientation des poignets, du menton, des épaules, du bassin, des genoux, des pieds, etc…
- quelle partie du corps entraîne telle autre ? Dans une rotation par exemple : est-ce le regard qui entraîne le mouvement de la tête, laquelle entraîne derrière elle le buste et bientôt le bassin (ou justement surtout pas le bassin, qui doit plutôt rester de face, pour accentuer la rotation des vertèbres dorsales) ? ou bien est-ce le bassin qui donne l’impulsion, à la suite des talons, suivi par le buste qui entraîne le cou, la tête et le regard ?
- faut-il expirer sur un mouvement d’extension ou le contraire comme cela paraît anatomiquement le plus naturel ?
- faut-il se concentrer sur tel ou tel méridien, sur tel ou tel point énergétique ?
- j’en passe et des meilleurs, sur là où devrait se poser le regard, à moins que les yeux ne soient mis clos, etc…
Chaque enseignant a évidemment de bonnes raisons pour justifier de ses consignes :
- Qui, pour des questions anatomiques et physiologiques.
- Tel autre, pour des raisons de circulation dans les méridiens.
- Tel autre encore, pour une question d’alchimie interne.
Le problème, c’est que tous affirment avec de bons arguments des choses généralement assez semblables dans les grands principes du Qi gong, mais également parfois tout-à-fait contradictoires dans les détails.
Alors, que faire ? Qui doit-on écouter ?
…N’avons-nous pas déjà répondu par avance à cette question, du moins en grande partie dans le début de cet article, à propos du maître intérieur, qui nous révèle de l’intérieur ? (voir à ce sujet : “Le fantasme d’un maître spirituel“)
Comment s’y retrouver ?
A mon sens, il faudrait déjà choisir une école et un enseignant et s’y tenir, plutôt que de butiner un peu partout et de se disperser, voire de se perdre dans d’absurdes querelles de chapelles, ou dans des comparaisons oiseuses.
Ensuite, comme on l’a dit, il est essentiel de garder son esprit critique. Et sentir par soi-même. Mais ce n’est pas toujours évident quand on découvre un mouvement ou des sensations nouvelles… Donc il faut aussi accepter de se laisser guider.
Enfin, il faut essayer de comprendre les grands principes du Qi Gong, pour accompagner consciemment les propositions qui sont faites.
D’où cet article, qui partage un point de vue sur les grands principes du Qi gong, qui semblent communs aux différentes écoles (en tous cas pour ce que nous avons pu en apercevoir).
L’art de “transmettre”
Il faut d’ailleurs bien se dire, que si des « professeurs » ont une légitimité pour nous enseigner quoi que ce soit, c’est un peu par l’enseignement qu’ils ont eux-mêmes reçu, et surtout par leur propre pratique !
Sinon, si leur pratique est insuffisante et qu’ils se contentent de répéter ce qu’ils ont entendu (et répété en déformant forcément) c’est qu’ils ne sont pas encore prêts, et devraient peut-être s’abstenir d’enseigner.
Transmettre l’esprit de quelque chose ce n’est pas répéter à la lettre ce qu’a dit quelqu’un d’autre. C’est surtout avoir suffisamment intégré, pour laisser jaillir de soi-même le même esprit, qui a animé de la même manière celui qui a transmis le souffle.
Qu’est-ce qu’une tradition vivante ?
La vraie Tradition se réinvente à chaque instant par ceux qui la vivent intensément.
Ceux qui voient les choses autrement sont peut-être des bibliothécaires et des gardiens de musée (et il en faut) mais pas de véritables transmetteurs de l’esprit de leur art.
Une certaine cohérence se dégage des grands principes du Qi Gong, qui se retrouvent d’un praticien à l’autre, au sein d’une même école.
Mais comme tout cela est vivant, il est normal et sain que des nuances apparaissent. Et c’est ainsi que depuis 5000 ans que le Qi gong évolue de génération en génération, malgré le respect des prédécesseurs, de nombreux enseignements proposent des séries traditionnelles d’une manière différente les uns des autres.
On peut alors être tenté de remonter aux sources, et se poser la question de l’authenticité originelle des mouvements. A mon avis, c’est une impasse pour deux raisons :
- personne ne peut prétendre savoir quelle est la soi-disant « pureté originelle » du mouvement, qui remonte à des milliers d’années et qui, surtout, s’inscrit au-delà du temps linéaire. Si le mouvement est archétype, il est hors du temps et indépendant des personnes, au-delà des interprétations et illustrations que chacun a su offrir aux autres, souvent avec talent voire avec génie. Et pourquoi la version antique d’un mouvement serait-elle supérieure à une version plus récente, surtout si elle a été lentement élaborée par des générations de pratiquants ayant poussé la recherche parfois plus loin que les pionniers ?
- Et quant aux tout premiers pratiquants, ceux qui ont en quelque sorte découvert les bases et les grands principes du Qi Gong, ils ont bien dû découvrir par eux-mêmes ce qu’ils ont ensuite enseigné aux autres. Donc, on peut dire dans un sens qu’il est « traditionnel » d’expérimenter par soi-même, avant d’obtenir des indications et des explications. Parce qu’à l’origine de toute tradition, il y a de grands explorateurs, qui ont osé s’affranchir du joug des enseignements antérieurs, pour approfondir et aller plus loin (à l’exemple justement des précédents fondateurs de la tradition qu’ils actualisent à leur tour). En Chine d’ailleurs, il paraît que de nombreux enseignants, vous laissent expérimenter longtemps sur la base de ce qu’ils vous montrent, sans rien vous dire ni du “pourquoi” ni même tellement du “comment”, justement pour que vous découvriez par vous-même et de l’intérieur les merveilles de la vie. En Qi gong, on se baigne dans l’énergie, comme dans un bain de jouvence. A la limite, il n’y a pas grand chose d’important à dire de plus…
Cependant, il y a moyen de préciser tout de même les grands principes du Qi Gong, illustrés à travers mille détails exquis, afin de partir du bon pied.
Revenons aux grands principes du Qi Gong
On a vu plus haut que le Qi gong permet d’emmagasiner de l’énergie par la posture d’enracinement, de la faire circuler travers des mouvements harmonieux et bien sentis, puis de la rendre encore plus fine par la méditation assise.
Ce n’est pas qu’un mouvement, ce n’est pas seulement de l’esthétique (même s’il y en a comme dans la danse), c’est plutôt comme une prière en mouvements, une prière sans mots.
Quand vous étendez les bras à l’horizontale de chaque côté du buste par exemple, vous rejoignez les deux polarités de l’infini, vous prenez tout votre espace intérieur, vous vivez une expansion de conscience… et non pas seulement : étirer les fascias ou les méridiens.
Quand vous levez les yeux au ciel, vous ne mobilisez pas simplement les muscles oculaires, vous regardez dans le yang, vous captez l’énergie du ciel, vous donnez vos yeux à la lumière…
Tout est question d’attitude et d’intention. Les gestes sont plus que des symboles, ce sont des appels magnétiques et magiques. Ce sont des élans, des actes d’amour mis en mouvements. Une communion silencieuse avec l’énergie de vie.
Oser dire l’Essentiel ?
Chacun en fera ce qu’il voudra et pourra, mais je tenais tout de même à le dire, parce que je ne le lis pas souvent dans les écrits des enseignants qui s’expriment sur les grands principes du Qi gong. Ils préfèrent souvent en effet parler d’anatomie, et de points d’acupuncture. Par pudeur mal placée peut-être, par manque de maturité dans leur pratique aussi possiblement, ou par peur de rebuter les clients, en allant trop loin ? Tout est compréhensible et respectable.
En ce qui me concerne, je ne souhaite attirer personne et n’ai pas ce genre de pudeur ou de peurs.
J’estime que si je ne dis pas l’Essentiel, je n’ai rien dit, et à la limité : j’aurais même “trahi” l’esprit du Qi Gong, que je ne fais pourtant que “pressentir”…
Donc, je dis ce que je ressens, je partage le fond de mon expérience. Et je répète que (pour moi en tous cas) le Qi gong est une prière en mouvement, une conscience métaphysique exprimée par le Geste conscient.
L’illusion de devenir quelqu’un de meilleur
Il est normal d’aimer apprendre et de vouloir progresser. Mais il serait malsain d’espérer devenir une personne meilleure grâce au Qi Gong (ou à n’importe quelle autre discipline artistique), parce que nous ne sommes pas “une personne”. Profondément ce que nous sommes est le “Je suis” de la pure Conscience.
Ce que nous sommes, nous le sommes déjà, et c’est l’Unité. Pratiquer le Qi gong ou le yoga, faire de la métaphysique, des prières ou des méditations de pleine conscience ne nous fera pas devenir autre chose que ce que nous sommes déjà. Pratiquer dans l’attente d’un résultat empoisonne la pratique.
En revanche, explorer la joie de découvrir, d’aller plus loin, d’apprécier davantage, gratuitement, sans placements de l’ego qui chercherait à se développer, c’est tout-à-fait sain et naturel.
C’est une petite nuance, mais elle change complètement la perspective et transforme la saveur de la pratique.
Avant cela, cette nuance passe inaperçue ou semble être une ineptie, stupide, ou même révoltante.
Mais arrive un moment où on est mûr pour l’apprécier et en tenir compte. Alors s’il y a a progrès dans la transparence à l’être, c’est bien à cet instant que cela prend une tournure plus marquée…
Mais il faut bien comprendre entre les lignes ce qu’on dit là. Sinon, cela paraît simplement illogique et non pertinent. Le language peine à traduire cette nuance.
Ainsi paradoxalement, c’est en cessant de vouloir progresser qu’on progresse le plus. Absurde ou profondément juste ? A vous de méditer et de cheminer avec ces questions spirituelles…