Quels sont les bienfaits du Qi Gong ?
Les bénéfices du Qi Gong sont nombreux et variés, pour le corps et pour l’esprit.
Mais, paradoxalement, on aurait tort de vouloir les conquérir : ce serait la meilleure façon de passer à côté des meilleurs d’entre eux.
Expliquons-nous sur ce point crucial sur le Sentier initiatique…
Une pratique non duelle est toujours sans objet !
Nous avons déjà évoqué en détail dans un précédent article, les grands principes du Qi gong, sur quels leviers repose la pratique : Attention accordée au mouvement lent, rythmé sur la respiration profonde, dans la détente et le sourire. Ouverture à l’énergie, puis lâcher prise, dans l’état de calme et de paix intérieure, sans attente d’aucun résultat. Juste un état d’appréciation, gratuite.
Dès lors qu’on pratique « pour » un bénéfice, un effet, ou un résultat, on instrumentalise la pratique au bénéfice d’une fantaisie issue du mental.
Vous me direz : “pourquoi ne pas vouloir être plus calme, plus détendu, en meilleure santé, avec plus de tonus et de concentration ? Il n’y a pas de mal à cela…”
En effet, cela semble normal, et pourtant l’essence de la pratique est ailleurs. Il s’agit de célébrer la joie d’être à travers cette pratique, qui ne vise rien d’autre que l’art pour l’art (voir aussi à ce sujet notre article : “Posture d’enracinement“).
A ce titre, on pourrait tout aussi bien pratiquer autre chose, « il ne manquerait rien », comme le dit si bien Eric Baret avec beaucoup de recul et d’humour, à propos du yoga tantrique de Cachemire.
- Si vous avez la chance de vous sentir en affinité avec tout cela, vous profiterez des bienfaits du Qi Gong
- Si vous avez la chance d’être davantage attiré par une autre approche, une autre activité, c’est parfait également. Qu’il s’agisse d’une autre formulation culturelle de la spiritualité pratique, ou qu’il s’agisse tout simplement d’une approche non spirituelle, vécue avec toute la passion dont vous êtes capable, c’est aussi bien.
L’essentiel est d’être vrai, d’être soi-même, et de se donner pleinement à ce qu’on fait.
Si on sent une profonde résonance avec ces pratiques ancestrales, alors on s’y adonne, sans autre intention que d’honorer la vie. Il s’agit d’une rencontre avec soi-même, gratuite, sans objet.
Ainsi, on ne devrait presque pas aller au Qi gong pour soigner divers bobos et inconforts affectant la santé ou les émotions du quotidien.
Le paradoxe des pratiques sacrées
Le Qi Gong ne vise pas forcément des effets pré-définis.
Cette discipline ne vise en fait aucun résultat, ni aucune performance :
- Ni dans la tenue de postures dans le temps ou dans leur intensité.
- Ni dans l’amplitude de mouvements, ou de celle de la respiration ou encore de la maîtrise de l’énergie.
- Pas même des effets sur la conscience.
Le Qi Gong, comme le Yoga, sont des pratiques sacrées, et pas des thérapies.
Ces approches de l’Unité en action ne sont que l’expression de la grâce spirituelle, une simple expression gratuite d’amour et de conscience, incarnée à travers des mouvements et des pauses, qu’on appelle à tort : des postures.
Nota : voit bien à travers ce mot de posture, qui est un mauvais choix de traduction, que la perception moderne de l’approche traditionnelle est empreinte de volontarisme et de rigidité… et que, si l’on n’y prend garde : « l’imposture » n’est pas loin derrière ces fameuses postures ! Le mot pause semble être plus approprié. Comme le suggère Thierry Jansen en jouant sur les mots, « profiter d’une pause pour se déposer et de reposer » !
Ainsi, on ne devrait pas « chercher à prendre une posture » mais au contraire se laisser trouver par une pause, à laquelle on se donne. C’est tout à fait différent et cela donne, pour le coup, des effets tout-à-fait différents ! Ce n’est qu’une nuance, mais elle est capitale.
Soit il s’agit d’une pratique qui incarne l’esprit, soit c’est une sorte de matérialisme spirituel (comme le nommait Chögyam Trungpa) : une activité de « l’ego qui fait de la spiritualité », comme d’autres fois, il ferait de la peinture sur soie 🙂
Mais si toutefois on pratique dans l’idée de se faire un bien quelconque, on est surpris de découvrir, bien après que les bobos n’aient été effacés d’eux-mêmes, qu’il reste cette saveur si particulière, cette joie de « danser dans l’énergie », de prendre un bain de soi-même dans la joie et la paix de la grande Vie…
Là, les objectifs que l’on visait apparaissent pour ce qu’ils sont : une pensée parmi d’autres, un objet peu consistant émergeant ou disparaissant dans le champ de conscience, au profit du Sourire de la vie qui se témoigne tranquillement et gentiment.
Un des premiers bienfaits du Qi Gong est justement de laisser au second plan la recherche de gains à court terme. C’est un travail profond et doux, qui ne déclenche pas de résultats spectaculaires.
Le “duel” stérile entre Dualité et Non Dualité
Il y a sur le Sentier deux approches complémentaires : la non dualité versus la vision duelle de la vie.
- En occident, on distingue ainsi la voie sèche et les voies humide (en Alchimie Traditionnelle).
- De son côté, Jean Klein, éminent yogi Français, proposa en son temps une approche qu’il qualifia de voie directe.
- Le bouddhisme tibétain aussi, avec son état de Rigpa, et ses écoles ésotériques, propose également une segmentation entre deux approches complémentaires : abrupte ou progressive.
Dans une perspective non duelle, qui contient à la fois l’absolu métaphysique de l’Origine et la relativité de nos existences : on est à la fois dans l’Unité depuis toujours et à jamais, et en même temps en train d’expérimenter la limite, en s’incarnant dans le complexe corps/mental. C’est cette superposition de plans de conscience simultanés, qui donne un profond sens du relief, pour apprécier la vie dans toutes ses dimensions.
Donc, toute Voie initiatique est à la fois progressive et directe, sèche et humide.
Le Qi gong n’échappe pas à cette complémentarité.
Les bienfaits du Qi gong
Les bienfaits du Qi Gong sont nombreux, profonds et précieux.
- Comme on vient de le dire, les bienfaits du Qi Gong sont ceux d’une approche médicale et thérapeutique, dans laquelle les mouvements sont pensés en fonction des méridiens où circule l’énergie. Et, dans cette perspective clairement thérapeutique et pragmatique, il vise des effets de :
- rétablissement de la santé,
- renforcement de la vitalité et de l’immunité,
- assouplissement et tonification générale du corps
- rééquilibrage des fonctions vitales et des circulations énergétiques,
- et même d’augmentation de la longévité,
- entretien de la longévité,
- harmonisation avec l’environnement,
- une vie plus heureuse,
- Etc…
On ne peut pas faire plus pragmatique.
Qi gong spirituel
Mais d’un autre côté, il existe aussi une approche métaphysique et mystique, à travers laquelle on s’offre à l’énergie, qui circule librement. Dans cette approche, dite Taoïste, le Wu-wei considère le Qi Gong comme un art gratuit, sans objet et fondamentalement : sans intention. Nous y reviendrons à la fin de cet article.
Dans cette seconde perspective, les bienfaits du Qi gong sont davantage spirituels :
- Libération de l’emprise de l’ego
- Calme des agitations mentales
- Captation consciente et circulation amplifiée des énergies à travers l’être tout entier
Une prière en mouvement
Le Qi gong est un peu comme une sorte de prière du corps, une prière sans demande explicite, qui ne vise donc aucun objectif. Ce serait plutôt comme une danse de gratitude. Un peu comme un chat qui s’étire. Il le fait de nature, pour RIEN, juste parce qu’il se sent bien de faire ainsi.
Dans cette perspective, l’ego s’efface au profit de l’Essence primordiale. C’est elle-même qui procède aux éventuels réajustements nécessaires, pour que le corps puisse être encore plus transparent à la signature de l’Esprit.
Dans l’approche non dualiste qui sous-tend le Qi gong, les choses sont parfaites comme elles se présentent et il n’y a pas besoin d’intervenir pour s’occuper de savoir ce qui serait mieux (mieux pour quoi au juste ? Mieux pour que l’ego puisse faire de la spiritualité ? Mieux pour que le mental se libère du mental ? Cela est impossible…).
Cet aspect de non dualité est vraiment essentiel.
L’attente d’un résultat empoisonne la pratique
Il serait vain d’espérer devenir une “personne meilleure”, grâce au Qi Gong (ou à n’importe quelle autre discipline artistique), parce que nous ne sommes pas “une personne”.
Profondément ce que nous sommes est le “Je suis” de la pure Conscience.
Pratiquer le Qi gong ou le yoga, faire de la métaphysique, des prières ou des méditations ne nous fera absolument pas devenir autre chose que ce que nous sommes déjà.
Mais arrive un moment où on est mûr pour comprendre cela. Vivre les mêmes pratiques apparemment, en intégrant cette nuance de perspective, change toute notre expérience. Notre pratique, cesse de consister en des efforts pour arriver quelque part, mais elle devient plutôt une manière d’honorer ce que nous sommes déjà. C’est bien plus paisible, bien plus vivant et léger !
Les progrès en Qi Gong
Alors peuvent vraiment survenir des progrès… dans la transparence à l’Etre Essentiel, comme disait KG Dürkheim.
Mais il faut bien comprendre entre les lignes ce qu’on dit là. Sinon, cela paraît contradictoire et absurde.
Ne faites pas trop d’efforts pour cela, ça viendra tout seul si vous êtes sérieux dans votre engagement sur le Sentier. Peu à peu, les affabulations de l’ego nous quittent, sans effort (voir cet article : “Qu’est-ce que l’ego ?“)
A quoi servirait de devenir un champion en Qi gong (expression qui n’a aucun sens 🙂 ) ou un grand expert, si c’est pour se prendre pour son ego, ayant été dressé comme un singe savant à faire des tours d’adresse ?
Ce ne serait plus une école de liberté, mais une école d’enfermement. Une démarche matérialiste, déguisée en pratique spirituelle (ce que Chögyam Trungpa appelait : le matérialisme spirituel).
D’où viennent les bienfaits du Qi gong ?
Quelques minutes de pratique suffisent pour ressentir immédiatement le début des bienfaits du Qi Gong.
- Etirer le corps et respirer amplement procure une détente profonde.
- Le simple fait de marquer une pause dans le rythme effréné de sa journée, pour s’accorder un peu de temps à soi-même est déjà extrêmement salutaire et représente un remède contre le stress et le burn-out. Pratiquer les mouvements en conscience et dans la lenteur est déjà en soi un changement bénéfique dans nos vies trépidantes et marquées par la suprématie du mental. Cette « pause profondeur », cette parenthèse de lenteur consciente, nous permet de revenir au corps et à ses ressources ancestrales, plutôt que de rester en exil dans la tête, à vivre nos vie par procuration de nos pensées. Ainsi, accorder son attention aux sensations corporelles nous enracine dans la vitalité, et semble procurer une véritable recharge de nos batteries (comme celles d’un smartphone).
- Le fait d’ouvrir les diaphragmes favorise les circulation du corps : le sang, les informations nerveuses, la lymphe, etc… (on ne connaît généralement qu’un seul diaphragme, ce grand muscle en forme de coupole qui sépare la cage thoracique de la cavité abdominale. Mais il en existe plusieurs. Les trois plus connus sont le diaphragme pelvien (composé des muscles du périnée), le diaphragme thoracique (évoqué ci-dessus) et le diaphragme crânien qui sépare le cerveau et le cervelet). La détente des diaphragmes est donc essentielle. Les contractions chroniques du diaphragme thoracique provoquent notamment :
-
- une impression de ventre gonflé due à la pression continue dans l’abdomen et une sensation de crispation au niveau du plexus solaire, situé en dessous du sternum éventuellement douloureux qui peut s’étendre jusqu’à la colonne vertébrale. Cette sensation d’oppression est angoissante.
- l’apparition d’un dos vouté (le ventre gonflé fait plier le dos), car les attaches du diaphragme sur la colonne vertébrale sont communes à d’autres muscles comme le psoas ou l’iliaque. Une tension du diaphragme a donc une répercussion globale sur le corps et sur la posture, avec une respiration plus réduite car le mouvement du diaphragme est plus limité. L’expiration du CO2 est également incomplète.
- un dérèglement du système neurovégétatif (système de régulation de la digestion, de la respiration, de la circulation artérielle, sécrétion des hormones…) et une digestion ralentie car le diaphragme abaissé exerce une pression continue sur le foie, l’estomac et bien d’autres organes comme le pancréas, les intestins. L’estomac peut être douloureux (boule au ventre), le transit intestinal déréglé (constipation, transit accéléré, douleurs..). Une hernie hiatale peut en découler (déplacement de l’estomac par pression continue du diaphragme) avec de possibles remontées acides dans l’oesophage.
- l’oppression du coeur avec les perturbations qui peuvent en découler (palpitations, sensation de malaise cardiaque, sensation augmentée des battements du coeur, accélération du rythme…) et, bien entendu, le stress que ces malaises engendrent.
- un mauvais retour veineux notamment au niveau des jambes. Le mouvement de va-et-vient du diaphragme ainsi que la pression exercée sur l’abdomen favorisent la circulation du sang (expulsion vers le cœur et aspiration par le foie). Le mouvement de compression et de décompression du foie assiste celui-ci dans son fonctionnement qui est notamment d’épurer le sang.
- divers soucis au niveau du périnée (incontinence, difficulté à vider sa vessie, descente des organes, dysfonctionnements sexuels, douleurs pelviennes etc…)
- Se calmer, se réaligner et se recentrer, permet de retrouver son équilibre intérieur et de stabiliser nos émotions, à la fois sur sollictées et réprimées dans leur expression naturelle, du fait des conventions sociales.
- La pratique procure énormément de plaisir (à ceux qui aiment ça, évidemment !) : si une pilule existait dans le commerce, qui pourrait donner autant de sensations délicieuses, elle vaudrait des fortunes. Eh bien, d’une manière gratuite et parfaitement licite et bonne pour la santé, on peut vivre cela naturellement, sans artifice ! Personne ne peut vous en empêcher, car il n’y a pas besoin de matériel, ni de tellement d’espace. Disons : un peu d’air pour respirer et de quoi étendre les bras…
Exemple de la respiration
La respiration est constituée de 2 phases (inspire, et expire), elles-mêmes subdivisées en deux avec à chaque fois une partie active et une partie passive (rétention du souffle).
La respiration donne donc l’opportunité de vivre l’unité de ces contraires.
En écoutant profondément et suffisamment longtemps l’inspiration qui se meurt dans la rétention poumons pleins (même imperceptible, car nous ne parlons pas là de « Kevala Kumbhaka », exercice de yoga consistant à se perdre dans une rétention longue du souffle comprimé dans la cage thoracique), puis le début de l’expiration qui pointe timidement et s’épanouit pleinement pendant toute la descente du souffle, jusqu’à s’amenuiser à son tour et se perdre dans le vide des poumons qui semble s’éterniser.
Eh bien là, dans ces passages à vide, vide d’inspiration et vide d’expiration, il y a comme la sensation d’une fusion entre les deux phases, comme s’il n’y avait plus qu’une seule chose, le souffle, mais plus de distinction aussi marquée qu’auparavant entre l’inspiration et l’expiration.
Chaque respiration peut ainsi être l’occasion de vivre une expérience d’Unité (comme le disait KG. Durkheim)
A l’instar du va et vient du souffle, qui nous inspire et qui nous expire, nous oscillions entre deux dynamiques :
- l’une qui nous fait croire à un dynamisme du temps, avec une recherche de mieux être dans l’instant d’après (et ce n’est pas une folie ni une ineptie, mais ce n’est qu’une seule des facettes de l’expérience)
- l’autre qui nous fait apprécier que tout est déjà là, maintenant, et que l’idée de l’instant d’après n’est qu’une pensée, sans consistance comme toutes les pensées…
Et vivre cette alternance, et bientôt cette superposition, n’est pas une folie, c’est juste une « sacrée expérience ».
L’expérience du sacré
On pourrait même parler d’un état, qui va et qui vient, l’accent étant mis parfois sur une polarité, parfois sur l’autre, sans qu’on n’oublie l’autre pour autant … Un peu comme la marche, on passe d’un pied sur l’autre, et ça avance comme ça, dans l’unité de la marche.
Eh bien dans la vie, il en va de même :
- tantôt, on est pris par le dynamisme des objectifs, des résultats, et oui : on vise bel et bien des effets positifs.
- et tantôt, cela nous quitte, et nous vivons des instants d’unité, sans tension intérieure vers un quelconque objectif…
Aucune de ces deux expériences n’est meilleure que l’autre, mais c’est l’unité des deux qui procure parfois cette joie des profondeurs qui rejoint la paix de l’Unité, dont parle Jacques Breyer dans “l’Oeil du cyclone” (passage extrait de son livre “Il faut souffrir pour être beau”) :
Ethique du Chevalier :
— Lumineux, au coeur même des Ténèbres
— Immobile, au sein de la Tempête
— Lucide, parmi tous les Aveuglements
— Paisible, souriant des Passions tourmentées
Cet Oeil du Cyclone se veut (Partout) l’Inverse de la Quantité asservie — le Dominant, Vainqueur des Dispersions.
Il est ce Point Régnant, autour duquel, les Cercles agités sont soumis à l’Epreuve.
Et chacun d’entre nous, d’Où qu’il Vienne, peut Atteindre ce Refuge, s’il le désire vraiment.
Il faut pour cela, s’Arracher des Griffes, en osant tout Broyer des prétentions qui, perfides, vous retenaient bassement.
Cultiver le Calme avec persévérance, un Calme discret, mais actif … et ce sera bientôt la Victoire, la Délivrance assignant les chimères .
Justice d’En Haut, dès lors sera rendue .
Enfin, Justice d’En Bas, quelle qu’elle soit, deviendra (du même coup) Intérieurement dépassée.
« Cet Oeil du Cyclone ici Perçu, qui jadis te murmurait dans la Nuit : “Je suis la Paix”, tu l’entendras maintenant distinctement te dire :
“En Noble Voyageur, tu as su Frapper.
— Je t’ai Ouvert — Je te donne ma Paix — Jusqu’ au Zénith, quoi qu’il arrive ou n’arrive pas, désormais nous ne ferons plus qu’Un. “
Je te l’affirme cher lecteur, au Centre d’un. tel Cyclone, tu Recevras cela ! »
« Bonne Route, je te salue ! »
L’éveil au sacré par le Qi gong
Une pratique sacrée ne devrait pas viser de résultats, sinon elle devient aussitôt profane, horizontale, linéaire, dualiste.
On devrait pratiquer non pas pour atteindre l’oeil du cyclone dont parle Jacques, mais depuis l’oeil du cyclone. Non pas celui qui serait en nous (et qu’aussitôt nous pourrions dire qu’il nous faudrait faire des efforts pour le chercher), mais celui que nous sommes !
Pratiquer dans la perspective d’honorer la vie qui est déjà là. Il est reposant et juste d’honorer la vie, l’énergie, les lois de l’harmonie (tout cela qui est soi-même dans le fond : notre vraie nature !) en pratiquant ces caresses, ces mouvements de tendresse envers cette énergie subtile qui entoure le corps et dont il est fait. C’est comme si nous caressions notre enfant du regard. Se voir comme plus grand que le corps et comprendre que nous sommes la conscience dans lequel le corps apparaît (et disparaîtra). Ce que nous sommes vraiment, c’est comme un halo d’énergie autour du corps, qui l’enveloppe. Les mouvements sont comme les caresses d’une fée qui bénit l’environnement et le corps, sans aucune recherche de gain personnel.
Dans un précédent article sur la magie opérative, cet aspect non duel de la pratique sacrée est également développé sous un angle complémentaire. Il est important d’être clair avec cela, sinon, c’est l’ego qui fait du Qi gong pour s’éveiller spirituellement. Et il est bien certain que jamais aucun ego ne pourra y parvenir 🙂