Qui est Luis Ansa ?
C’est un homme du sentier à n’en pas douter, un homme “creux” selon la terminologie des Naguals, tradition chamanisme à laquelle il semble se référer.
J’ai plaisir à vous le présenter, si vous ne le connaissiez pas. Je vous dirai ce que j’ai compris des grandes lignes de la Proposition qu’il a partagée. Et, vous trouverez dans cet article, quelques extraits de ses textes.
Biographie succincte de Luis Ansa
Luis Ansa (1922-2011) né en Argentine, a été initié dans son enfance au chamanisme, puis formé par divers enseignants de différentes traditions (hermétisme chrétien, zen, hindouisme, soufisme, chamanisme toltèque…).
Refusant toute étiquette ou classification, il ne s’est pas non plus laissé enfermer lui-même dans l’image du maître spirituel qu’il représentait pour ses élèves. De notre point de vue, cela illustre son authenticité.
Nous ne connaissons personnellement ni Luis Ansa lui-même, ni ses éventuels successeurs, qui ont déposé “la voie du sentir” en tant que marque commerciale (une étiquette donc). Ils semblent la préserver rigoureusement, jalousement même… (Et pourquoi pas ?).
A leur attention, nous tenons à préciser, que nous ne leur faisons ici aucune promotion, ni ne nous attribuons leur approche. Pas besoin de ça : nous témoignons en homme libre d’une résonance entre ce que nous comprenons du travail de Luis Ansa (à travers ses livres et vidéos) et ce que nous percevons nous-même dans notre propre expérience de la vie. C’est bien suffisant et cela vaut toutes les filiations, qui n’existent la plupart du temps que dans la tête de ceux qui se les imaginent.
Les êtres libres, n’ont pas besoin de “successeurs”, parce qu’ils ne s’inscrivent pas dans une vision chronologique de la vie. Hors du temps, ils ne possèdent rien et n’appartiennent à personne. Leur “enseignement” n’est que le partage du souffle qui les traverse, et n’appartient à personne. Il n’y a donc rien dont on puisse se prévaloir sur le Sentier.
Aucune prétention, d’aucune sorte, dans aucun domaine !
Luis Ansa est le fondateur de cette fameuse “Voie du sentir” : un art de vivre au quotidien qui nous réconcilie avec notre corps, et nos différentes “mémoires”.
« La voie du sentir »
Une approche de la spiritualité, directement par le corps
Dans un langage clair et pratique, Robert Eymery, auteur du livre “la voie du sentir” partage son expérience auprès de Luis Ansa, ainsi que divers outils simples pour commencer à s’orienter vers la liberté intérieure.
Il y est exposé les grands principes de l’expérience chamanique de Luis, complétée par les apports du soufisme, de l’Inde, et de la tradition de l’alchimie occidentale, sans oublier les contributions de Gûrdjeff.
Loin de tout esprit de secte, Luis Ansa ne fait aucune promesse fallacieuse, mais il offre les moyens de s’éveiller à l’instant présent, par soi-même et pour soi-même, à travers l’écoute du corps, tel qu’il est.
Comme il le dit lui-même : en se mettant à l’écoute du corps, on se met en état féminin de réceptivité, on se met en état d’amour, dans l’état d’aimer l’amour. C’est cela “être creux” : être sans ego.
Le corps devient une sorte de lieu sacré à notre disposition, un Temple privé, qui nous relie au mystère et à la merveille.
On peut ainsi ré-envisager la vie tout autrement, avec les yeux d’un enfant qui s’étonne de chaque nouveauté.
“Le corps est un instrument de musique, l’esprit est la page sur laquelle s’écrit le poème de nos vies et nous en sommes le pur Spectateur. Comment nous y prenons-nous pour ne pas voir cela et continuer de vivre dans le calcul et l’inquiétude ? Voilà la merveille à explorer ensemble avec un esprit silencieux et joyeux.” Jean Bouchart d’Orval
Cesser de souffrir en vain
La douleur fait partie de la vie, au même titre que la naissance, la croissance, la réussite, mais aussi la vieillesse, la maladie, la perte et la mort.
En revanche la souffrance psychologique liée au refus de cette réalité (la diversité et le changement), et la tentative inconsciente de s’y soustraire, en voulant vainement fixer les expériences de plaisir pour ne vivre qu’elles, sont des options dont on pourrait faire l’économie (voir à ce sujet notre article : “les épreuves de la vie“).
Tant qu’il y a un ego qui a peur de disparaître, il y a forcément souffrance, car la souffrance est précisément la réaction émotionnelle de l’ego face à sa remise en question.
Mais comprendre les mécanismes de la souffrance ou même l’importance du corps, est insuffisant pour se dégager de l’illusion et de la souffrance qui en découle.
Le seul fait de comprendre est insuffisant : découvrir que je ne suis pas ce « moi », mais que je suis la conscience vaste, qui connaît ce qui est expérimenté, est cependant « nécessaire, mais pas suffisant » (comme on dit en mathématiques)…
On a besoin de l’expérience corporelle, pour le meilleur et pour le pire (le plaisir et la douleur). Les deux sont nécessaires pour expérimenter la joie d’être :
Le corps est un tremplin pour expérimenter la joie de vivre !
Dans la voie du Sentir, il y a tout un travail pour cultiver le positif et alchimier le négatif. Lorsque vous êtes présent à vous-même, vous vous mettez à habiter ce que l’on pourrait appeler « votre espace intérieur ». Si vous n’êtes pas là, la maison est vide. Il n’y a ni espace intérieur ni espace extérieur. Mais quand vous êtes là, le premier constat que l’on peut faire, c’est que l’on est heureux d’être là. On va donc commencer par aimer cet espace, par le protéger. On va faire attention au climat dans lequel on vit. On ne se nourrit pas de négatif, on commence à avoir une nouvelle forme d’hygiène.
Et cela se traduit dans nos actes.On ne cherche plus le conflit. On devient attentif à tout ce qui nous rend égoïste, à tout ce qui empêche l’amour de circuler. Lorsque l’on goûte cette saveur du Divin en toute chose, on est devenu « un porteur d’amour ». L’invitation est là. À nous de la suivre. Cette voie n’a pas de propriétaire, pas de représentant. Luis Ansa l’a offerte à l’humanité. À chacun de l’explorer et de la faire vivre… Extrait de l’interview de Robert Eymeri, par Claire Eggermont
Robert Eymeri, qui a bien connu Luis Ansa, semble lui aussi convaincu, que Luis Ansa et la Voie du Sentir n’appartiennent à personne et qu’ils n’ont pas besoin d’être protégés par une marque. Il a eu la gentillesse de me contacter, à la suite d’un article que j’avais écrit sur la Voie du Sentir, pour mes faire part de son point de vue à ce sujet. Je l’en remercie. Cela fait plaisir de s’entretenir avec des personnes cohérentes, et libres.
Propos de Luis Ansa sur l’antidote à la manipulation
“Quand on veut vous manipuler, dit Luis Ansa, on va vous promettre le ciel et la terre à travers un enseignement, à travers une thérapie, à travers un pouvoir que l’on attribue à un gourou ou à un chef de secte. Et des tas de gens vont y croire, des tas de gens seront même prêts à payer pour y avoir accès.Mais qui sont ces gens qui vont y croire ? Vous allez tout de suite me dire : « Ah non, certainement pas moi ! »
- Et pourquoi les autres tomberaient dans le panneau et pas vous ? Qu’est-ce qui vous fait croire que vous seriez moins naïfs ?
- Qu’est-ce qui vous fait croire, surtout, que vous ne pourriez pas devenir vous-mêmes fanatiques et intolérants ?
- Qu’est-ce qui vous empêche de basculer dans un sectarisme ?
- Qu’est-ce qui vous empêche de transformer la voie du sentir en une secte ?
Posez-vous la question. Et vous allez voir si, en vous, il n’y a pas ce désir sectaire d’accéder à un pouvoir.Pouvoir, pouvoir, pouvoir ! Tout le monde, ici, est susceptible de tomber dans la recherche du pouvoir.Comment cela fonctionne-t-il ?Qu’est-ce que les sectes vous promettent ? Du malheur, de l’infortune, de la détresse ? Non, elles vous promettent le ciel, le bonheur, la rencontre du bon époux ou de la bonne épouse, la réussite intérieure. Tous les pièges du pouvoir sont là.On vous manipule toujours par le pouvoir de la parole. Il ne s’agit donc pas d’écouter ce qui est dit mais de voir les actes qui sont posés. C’est comme dans la drague, on vous fait croire ce que vous voulez entendre. Les méthodes du marketing pour avoir des clients, pour vendre un produit et pour faire de l’argent ne font qu’utiliser l’image et la parole.Pour vous manipuler, l’image du maître doit donc être contrôlée, elle doit être au-delà de tout ce que l’on peut penser : c’est un surhumain, un démiurge qui a tous les pouvoirs, qui sait tout, qui peut tout.Et les gens le croient !Toutes sortes de faux maîtres pullulent. Ils travaillent en laissant les gens avec des béquilles et ils leur certifient qu’il faut avoir des béquilles. Mais comme je le dis souvent, si la fausse monnaie existe, c’est parce que la vraie existe aussi.Alors, regardez les situations humaines, les situations sociales, ouvrez les yeux, soyez un peu moins stupides et demandez-vous pour quelles raisons toutes ces choses se produisent. C’est parce qu’il existe des stratégies de langage qui sont redoutables : « Venez chez nous, ici, vous allez être heureux, vous serez aimé. Le Maître va vous amener le ciel, vous révéler à vous-même. Il va vous donner l’ouverture de l’esprit… »On vous manipule dès que l’on vous propose d’être autre chose que ce que vous êtes. (…)C’est pour cela que dans la voie du sentir et dans ce travail sensitif, il n’y a aucun dogme, aucun devoir. Je vous ai dit chaque fois : « soyez libre ! » Surtout, soyez libre ! Je ne suis en rien supérieur à vous, vous n’êtes en rien supérieur à moi. Vous n’êtes pas inférieurs non plus. Nous sommes des amis faisant un travail d’exploration.Je ne critique pas les sectes, je les vomis (moi aussi : Note du rédacteur :-). Cela nous fait encore un point commun de sympathie…) Je trouve immonde la façon dont quelqu’un peut manipuler quelqu’un d’autre.
Vous devez examiner très attentivement à l’intérieur de vous ce qui peut vous rendre sensible à une manipulation mentale. Comme vous êtes intelligent et cultivé, que vous avez du confort et de la sécurité, vous êtes persuadé que vous ne pourriez pas tomber dans un tel piège. C’est à cause de cette idée que vous ne voyez pas le danger.Quand on s’endort, que l’on se croit vacciné contre tout poison, on baisse la garde et c’est là que pique le serpent. C’est pourquoi je vous dis : soyez attentifs, soyez toujours attentifs ! Le mal connaît les faiblesses du bien mais le bien ne connaît pas les stratégies du mal.Alors ne vous privez pas du discernement, d’une forme d’autodéfense et de protection, d’un certain jugement. Si votre tendance à juger constamment l’autre est néfaste, il ne faut pas pour autant éliminer toute capacité de jugement. Les excès, d’un côté comme de l’autre, sont mauvais. Gardez votre bon sens !Quelle est la nature de ce phénomène sectaire ? C’est le résultat du pouvoir, de l’absence profonde de morale, d’un embobinage colossal, avec des phrases bien choisies : « vous êtes en dessous de votre valeur, vous avez une personnalité brillante, il faut que vous éclatiez, que vous deveniez comme ceci… »En face de cela, soyez « vous » ! Cessez de rêver d’être un Clint Eastwood, une Brigitte Bardot ou un grand maître spirituel.Je ne peux avoir de la gratitude que pour ce que je suis, pas pour ce que je pourrais être. Je vise ce que je suis aujourd’hui et j’avance avec ce que je suis aujourd’hui. Vous comprenez ? Vous devez trouver votre propre identité, pas la mienne, la vôtre.C’est pour cela qu’ici, il n’y a pas de Maître, pas de chef. Ici, on est dans une structure horizontale, pas pyramidale. On fait un travail ensemble, en amis. Parce qu’aussi longtemps que l’on maintient une hiérarchie, le pouvoir est là. Et aussi longtemps que le pouvoir est là, la peur est là.C’est aussi simple que cela.Donc, je n’enseigne pas la voie du sentir, je vous donne des outils pour que vous puissiez vous libérer de vous-même.S’étudier soi-même, c’est observer comment on se comporte. C’est cela le travail intérieur. Regardez comment vous vous comportez avec un garçon de café, avec votre collègue de travail, avec votre femme ou votre mari, avec les personnes que vous côtoyez à l’atelier. Dans ce travail, l’introspection n’est pas recommandable parce que c’est en situation, c’est dans les actes, que l’on voit qui on est.L’assurance d’être exempt de toute critique, de toute remise en question, est le signe que vous êtes complètement à côté de la plaque. Vous vous croyez arrivé quelque part. Vous avez la certitude de ne pas vous tromper, de savoir…J’ai déraciné au maximum la peur qui m’habitait depuis l’enfance mais j’en ai gardé une, que je cultive, la peur d’être un con total. Cette peur est positive, cultivez-la vous aussi ! La peur d’être idiot, la peur de me laisser embarquer par mes propres imbécillités ou par celles des autres, me maintient dans un état de vigilance permanente.Il ne faut pas être manipulable. Et pour ne pas être manipulable, il faut avoir une petite peur bien éveillée, comme une veilleuse qui est là, présente quand l’autre parle, et qui dit : « Attention, tu es en train de te faire avoir. Attention, tu baisses la garde. Attention, tu te fais embobiner. Attention, on te peigne dans le sens du poil ! » Il faut avoir cette lumière toujours allumée ! Si je l’éteins, c’est foutu.”
L’importance du corps
Robert Eymeri : “Nous avons été habitués, par la religion judéo-chrétienne, par la philosophie, à considérer le corps comme inférieur à l’esprit. On l’a même jugé impur à une certaine époque. La Voie du sentir ne sépare pas le corps et l’esprit. On pourrait simplement dire que l’esprit, la conscience, s’exprime dans cette incarnation, à travers un corps physique. Si vous n’avez pas de corps, pas de langue, pas de cerveau, comment pourriez-vous exprimer quoi que ce soit dans ce monde ? L’un comme l’autre sont indispensables et par conséquent, on doit vivre en harmonie avec ces deux aspects de nous-mêmes.
Par ailleurs, le corps, qui a été tellement déconsidéré, constitue en fait un immense réservoir de connaissances. Il ne s’agit pas de connaissances livresques mais expérientielles. C’est la même différence qui existe entre lire la formule chimique d’un parfum de rose et sentir ce parfum. L’expérience de ce parfum peut créer en vous une ouverture de conscience phénoménale. Je doute que ce soit le cas en lisant sa formule chimique.”
Ce sacré corps…
“Cette réconciliation avec notre corps est absolument indispensable. Pour cela, on va commencer par éveiller la sensation de notre corps. On connaît tous cette perception sensitive mais, généralement, on n’y fait pas attention, on ne la développe pas. C’est pourtant la porte d’entrée dans le corps. Sur la voix du sentir, on commence par éveiller la sensation des mains ou des pieds car ce sont les parties du corps qui sont déjà les plus présentes. C’est très facile à faire. Il n’y a pas besoin d’être initié pour cela. Quand on parle de la sensation, on parle donc d’un senti, c’est-à-dire d’une perception directe de telle ou telle partie du corps, et non pas d’un ressenti qui exprime plutôt une représentation à connotation émotionnelle”.
Luis : « Je suis dans le sentir 24 heures sur 24. Je rentre à la maison, ma femme me parle, je suis dans le sentir. Je touche un chat, je suis dans le sentir. Je vais me faire un œuf au plat, je suis dans le sentir. Je vais me laver, je suis dans le sentir. C’est à partir de là que je suis inébranlable. Parce que le sentir ne projette pas. »
Etre “creux”
A propos du féminin sacré dans la voie du sentir, voici ce dont témoigne une élève de Luis Ansa :
« … Un beau jour il nous exhorta à décréter, au centre de nous-mêmes, un espace vide où le miracle pourrait nider. J’entends encore sa voix de basse profonde : «Il faut pour cela un lieu libre de tout, y compris de vous-même. C’est cela que les chamans m’ont appris, à ovuler. Je suis devenu une femme…».
Nulle n’avait plus que moi, en ce temps-là, besoin d’entendre ces mots salutaires. Voilà comment, tout en douceur, il me conduisit à adopter un espace de grâce, comme on adopte une motion de censure ou un orphelin du tiers-monde. Si j’avais su les conséquences de mon acte j’aurais hésité, mais j’étais une cruche insatiable, toute excitée à la perspective de se remplir de bonnes choses. J’ai pondu et niché l’oeuf au coeur de mes entrailles… » – Marianne costa
On voit ainsi encore mieux, combien le corps est important et combien il convient d’honorer l’énergie féminine en soi, que l’on soit une femme ou un homme. Etre “creux”, c’est faire le vide de l’ego pour accueillir la plénitude de la conscience du “je suis“.
De quoi se libère-t-on sur le Sentier ?
Éveiller la sensation du corps n’est pas une finalité en soi. Quelles que soient les traditions, l’enjeu reste toujours ce que l’on appelle communément « la libération ». Mais de quoi se libère-t-on ?
- On se libère de notre suffisance, de notre orgueil, de l’idée que nous avons de notre propre importance et qui nous empêche de goûter pleinement la vie. comme le dit Eric Baret, on laisse l’arrogance nous quitter, comme un jouet qui ne n’amuserait plus un enfant.
- On se libère de ce mode de fonctionnement qui nous fait vivre continuellement dans le passé ou dans le futur mais jamais dans le présent.
- On se libère de notre attachement à un résultat.
- On découvre alors la joie d’être. En ce sens, la « libération » ne constitue pas non plus une finalité mais plutôt un commencement. Le commencement d’une nouvelle vie qui n’est plus au service de notre petite personnalité mais qui devient une célébration de l’être.
Une voie spirituelle va donc nous donner des indications, des repères, pour parcourir ce chemin, ce retour vers soi-même. Dans la voie du sentir, l’éveil de la sensation est le premier pas que nous allons faire. Cette présence sensitive va devenir peu à peu une « ancre », c’est-à-dire qu’elle va nous permettre de ne plus être une girouette que le moindre coup de vent fait tourner. On est ancré dans le corps et la présence du corps nous empêche d’être emportés par notre émotivité.
« Vous convoitez l’attention de l’autre et, en même temps, l’autre convoite votre attention, explique Luis Ansa. C’est la façon qu’a trouvée votre fausse personnalité, votre ego, pour prendre de l’énergie. »
En effet, l’attention est un enjeu d’énergie entre les personnes. On se nourrit de l’attention de l’autre et l’autre se nourrit de notre attention. La Voie du Sentir va nous apprendre à trouver l’énergie en soi et à ne plus la voler à l’autre. Là encore, c’est la présence sensitive à soi-même qui va nous permettre de ne plus continuer à être des proies ou des prédateurs énergétiques. On a ainsi la possibilité de devenir autonome et responsable.
Le “goût de l’épice”
J’aime particulièrement quand Luis Ansa parle de “vivre en état d’amour”, en amoureux de la vie.
Vivre avec intensité, avec appétit, comme un amoureux, amoureux de l’instant présent, quels qu’en soient les contenus…. Dans ces conditions, même la fadeur a du goût. D’ailleurs, en bon amérindien, Luis Ansa parle du “goût de l’épice”, en suggérant que la vie intense aurait une saveur, un peu comme une épice.
Personnellement, je n’aime pas trop les épices, mais je vois ce qu’il veut dire, et je goûte à la saveur de cette image.
Je trouve d’ailleurs cet homme très sympathique.
Je n’ai pas suivi son enseignement. Il est mort récemment, mais je ne l’ai pas connu de son vivant. Toutefois, je le reçois comme ami, depuis que j’ai lu un de ses livres.
Je suppose qu’on se serait bien entendu, même si on ne se serait pas forcément fréquenté. Mais quelle importance ? L’homme est sincère et libre, manifestement.
De mon coté, sans comparaison mais avec fraternité, je m’entreprends sur ces mêmes questions depuis quelques temps également, et cela crée une passerelle d’amitié au travers du temps et de l’espace, bien qu’on ne me verra jamais dans le moindre stage de chamanisme :-)…
Points de repère sur la vie deLuis Ansa
- Dans les années 60, en région parisienne, Luis Ansa reçoit pendant trois années, l’enseignement védique des maîtres de l’ordre de Ramakrisna.
- Il fréquente aussi Raymond Abellio
- Il rencontre les enseignements de G.I.Gurdjieff et ceux de Lanzo del Vasto, pendant une dizaine d’années
- Puis il s’intéresse au soufisme, pour apprendre à apprendre, c’est-à-dire à reconnaître la nouveauté et la singularité de chaque expérience : une expérience à la fois, sans aucune comparaison.
- Plus tard, il se trouva confronté au chamanisme et au contact de celui-ci, il reconnut l’origine réelle et la raison d’être de sa quête.
- En 1994, Luis Ansa fonda une association « l’Art du Secret ».
- Juin 2011, le corps de Luis Ansa meurt.
Bibliographie :
- L’homme, mémoire de l’Univers. Luis Ansa,1984, Dervish international France.
- Les sept plumes de l’aigle. Henri Gougaud, 1995, Seuil.
- Le quatrième royaume. Luis Ansa, 1997, Le Relié.
- Le secret de l’aigle. Luis Ansa, 2000, Albin Michel.
- La nuit des chamans. Luis Ansa, 2005, Le Relié.