Mathématiques de l’Origine et Jeu de Flèches Alchimique

Dans cet article, nous allons conjoindre et différencier deux approches de la même chose : comment l’Unité s’ouvre sur la Dualité, ou comment apparaît la Matière depuis l’Esprit, au sein même de la Pure Conscience inaltérable.

Nous évoquerons aussi l’utilité de la mort pour aiguiser les prises de conscience, la nécessité de bien comprendre les enjeux de la Vie, en dépoussiérant les mythes traditionnels fondateurs de notre culture.

Enfin, nous soulignerons l’importance de conjoindre trois plans corps-âme-esprit (et non deux seulement), dans toute pratique initiatique se voulant dès lors complète, ayant donc un sens profond, et une portée réelle.

E=Mc2 : la Matière c’est de la Lumière ralentie

Comme le disait Einstein (paraît-il) au travers de sa formule célèbre, E = Mc2 (où E représente l’énergie, M la masse et C2 le carré de la célérité) :

  1. l’Energie (la Lumière, l’esprit impalpable)
  2. la Masse (la matière, le volume, l’espace…)
  3. la Vitesse (particules accélérées, matière montée à une fréquence vibratoire plus aigüe, donc un battement temporel plus étroit).

En retournant algébriquement cette équation, on obtient : M = E/c2. Autrement dit, la matière serait de l’Esprit ralenti.

Tout le Jeu de l’Ouroboros, avec une chute et une remontée, consiste donc à d’abord ralentir l’esprit jusqu’au corps pour s’incarner, puis à accélérer le corps jusqu’à l’esprit, notamment lors de la mort !

Pour être plus juste, il conviendrait de dire que notre enjeu est de secréter notre âme, ce fameux “Corps Glorieux” de la Tradition Chrétienne, à travers deux mouvements alchimiques complémentaires :

  • rendre plus subtiles les vibrations du corps,
  • en rendant plus concrète la conscience spirituelle

A la rencontre de ces courants Verts qui rougissent et de ces courants Rouges qui s’épaississent dans leur qualité, s’effectue une osmose entre ces deux “substances” (qui ne sont que des états de la conscience) pour former ce qu’on appelle l’âme.

Cette “moisson” n’est autre que le but de la vie, qui lui confère son sens et sa valeur.

Tout l’Univers concourt ainsi à travers l’Ouroboros, à cette Alchimie de la cellule individuelle.

Nota : Une amie ingénieure m’a fait remarquer que l’interprétation classique de la formule d’Einstein à laquelle je me réfère en néophyte manque de rigueur (tandis que la suite de l’article n’en manque pas : ouf ! 🙂

Elle m’a signalé que dans cette équation célèbre, on se trompe sur la masse, qui ne désigne pas ce qu’on croit habituellement, comme l’explique cette vidéo didactique : https://youtu.be/KIGfevsoS8Q

La valeur de la Vie

Le mot vie désigne deux choses bien distinctes :

  • Ce qu’on appelle  communément la vie, c’est l’expérience incarnatoire, par opposition à la mort ou désincarnation. Dans cette acception du terme, la vie, qui est expérience et apprentissage sert à densifier l’Essence à travers l’existence pendant l’incarnation pour mieux exister dans l’Essence pendant la désincarnation ou survie spirituelle. La vie tire sa valeur de cette fonction, qui n’est pas une finalité en elle-même. On pourrait même presque dire que de ce seul point de vue, l’existence a peu de valeur intrinsèque : le corps n’est que la concrétisation de l’esprit, traversant une vie passagère et superficielle, qui n’est que la projection sur l’écran mental d’une forme de rêve (ou d’illusion), dont il convient surtout de s’éveiller. On se prend pour notre corps, que l’on imagine fini et séparé, alors que tout n’est que champ d’information (“soupe quantique”) que le mental “interprète”, en y projetant ses propres limites. La séparation et la finitude du corps sont donc des données illusoires, d’autant moins graves, que nous ne sommes pas que ce corps… En effet (et nous en venons au deuxième et véritable sens du mot Vie, qui va être évoqué maintenant dans le point suivant), nous sommes l’esprit dont le corps n’est que la trace du ralentissement partiel.
  • Ainsi, ce qu’on appelle “essentiellement” La Vie est un autre mot pour dire l’Être ou la Conscience. Cette vie-là est éternelle (hors du Temps). On prend cette Vie pour une Survie, mais elle n’est rien d’autre que la Vie à part entière. A y regarder de plus près, ce serait plutôt l’incarnation qui n’étant qu’un reflet de la Vie Eternelle et Spirituelle, serait un peu comme une sous-vie….

Donc même si on croit ordinairement que se désincarner, c’est perdre la vie, en fait il n’en est rien. Car la Vie n’est pas quelque chose que l’on “a”, c’est plutôt ce que nous “sommes”. Elle ne peut donc se perdre :

  • Quand disparaitrait-elle, puis qu’elle est depuis toujours et à jamais ?
  • Où se perdrait-elle, puisqu’il n’y a qu’elle, et qu’elle est tout ?

Bonne nouvelle, sous la précarité de l’existence et la mort inéluctable du corps, le “Je suis” de la conscience ne disparaît pas avec le corps. Ce “Je suis” ne s’est individualisé, en s’identifiant à sa concrétion physique que temporairement et superficiellement, mais n’a jamais cessé pour autant d’être le “Je suis” éternel, universel et non Manifeste de l’Unité de Dieu.

La conscience de l’imminence de la mort

KG Graf Dürkheim disait que passée la quarantaine, un humain mûr se devait immanquablement de penser à sa propre mort quotidiennement.

Pourquoi ?

  • Quand vous savez qu’il y a une épidémie, vous faîtes attention à ne pas trop vous exposer, vous prenez soin de vous laver les mains plus souvent, vous prenez des gouttes d’huiles essentielles pour stimuler votre immunité, etc…
  • De même quand la maladie menace votre vie, comme une épée de Damocles au-dessus de votre tête, vous appréciez chaque instant, et vous vous préoccupez davantage de l’après vie, et tâchez (certainement davantage que si vous vous croyez loin de l’échéance) de réunir les conditions de la Survie spirituelle. Donc, à moins de plonger dans un désespoir enfantin ou de refouler la perspective de la fin hors du champ de votre conscience, vous vivez finalement plus lucide et plus aimant. Donc cela vous fait avancer plus vite et plus fort sur le Sentier initiatique, parce que vous mettez en quelque sorte les bouchées doubles dans vos pratiques.

Souhaitons donc que la période actuelle nous réveille, et nous fasse progresser très vite, afin que les tribulations que nous commençons enfin à traverser (conséquences de nos errances collectives) ne soient pas des “croix portées pour rien” !

Le vrai sujet n’est pas tant de survivre physiquement aux vicissitudes de l’existence  (même s’il est naturel, légitime et pertinent d’anticiper les difficultés à venir et de s’y préparer. Sans angoisse mais avec pragmatisme : quand vous sentez qu’il va pleuvoir, vous seriez stupide de ne pas prendre votre parapluie, même si celui-ci ne vous empêchera pas complètement d’être mouillé).

Pour autant, être un peu mouillé n’est pas si grave, et le vrai sujet est d’abord de SurVivre après la mort ! C’est à cela que doivent servir les “épreuves”, à nous faire prendre conscience des vrais enjeux et à y faire face, au lieu de nous disperser dans des distractions visant à nous faire éviter l’expérience directe de la rencontre avec l’Essentiel, avec la “plénitude du Vide”…

La plénitude du vide

Quand on vide l’expérience de ses atours périphériques, il reste le centre. et qu’y a-t-il au centre du centre (si l’on peut dire) ?

  • Le Point étant l’Affirmation simple de l’Unité,
  • Le centre du Point est son Origine, avant sa Manifestation. Là, on “touche” vraiment au vide de Tout, et ce vide étant l’origine absolue, est plein de tous les potentiels. Ce vide de tout est donc absolument plein !

On peut le comprendre en faisant la démarche de l’Abstraction à partir de la pensée Causale (notez qu’il ne s’agit pas là d’une démarche intellectuelle), comme les Ateliers de Terre Oméga y prédisposent.

Mais il ne faut pas s’arrêter là, il faut en effet approcher ce vide des plus sensiblement, avec le corps !

Il faut vivre cette grande expérience chaque jour, puis à chaque instant, certes sous de multiples formats, mais toujours rester relié à ce contact, de manière sensorielle.

En fin de cet article, nous prendrons deux exemples à propos du geste et de l’acte magique, pour illustrer cette nécessité de conjoindre les trois plans. Il faut en effet aller jusqu’à l’acte, mais sans perdre le lien avec l’Essence dans l’intimité de la conscience.

C’est là, l’Art initiatique, qui certes est difficile. N’est-il pas d’ailleurs cette Quête du Graal aux très nombreuses épreuves, où se perdent un à un les chevaliers de la Table ronde ?

Si le Graal était facile à trouver, il ne ferait pas l’objet d’une Queste.

La vie initiatique catalyse l’éveil de la conscience.

Le décès de nos proches peut nous mettre en contact avec notre propre vie. Ainsi, notre juste peine, est intéressante à traverser et peut nous faire toucher du doigt la Joie de l’Etre qui éprouve cette tristesse (parmi d’autres expériences).

La peine ressentie peut être comparée à un nuage dans un ciel bleu… Non seulement le nuage ne masque le soleil que partiellement, mais en plus il met en évidence les vertus de son rayonnement à travers l’expérience de son ombre (par essence, le manque est toujours relatif, tandis que la Présence est toujours absolue).

Quand notre propre vie semble s’effondrer avec la disparition d’un être aimé, on réalise que la Vie que nous sommes ne se désintègre pas. Au contraire, elle n’en est que plus vive et intense. Et si on reste honnête et bien à l’écoute de l’intériorité, la petite vie se restructure d’elle-même, en se réalignant encore davantage sur la Source.

On comprend que l’amour que l’on ressent à propos d’autrui n’est que la révélation de l’Amour que nous sommes. Et qu’il n’a pas besoin de la présence d’autrui, pour être ce qu’il est. En fait, il ne nous manque rien, et nous sommes libres de la relation à autrui, vis-à-vis de cet être tant aimé, mais également vis-à-vis de tous les autres. On est libre et disponible pour aimer, encore et toujours, sans attente et sans projet.

A ce propos, une phrase célèbre dit que les vivants ferment les yeux des morts, mais que ces derniers ouvrent les yeux des vivants.

C’est exact. Ce n’est pas un manque de coeur que de reconnaître dans sa propre expérience que le deuil est vivifiant, en définitive ! C’est une bénédiction, la dernière grâce que nous font en se retirant ceux que nous aimons plus que tout.

La tristesse nous révèle la Joie qui lui est sous-jacente, car la tristesse ne peut émerger que depuis la Joie, dont elle est la substance, comme la lumière est la substance même de l’ombre. De la même manière, la mort (fin de l’existence corporelle) n’est en rien la fin de la Vie. Elle n’en est que l’ombre. Il suffit de se retourner pour voir en face le Soleil de la Pure Conscience, inaltérable.

“C’est dans l’obscurité qu’on voit le mieux la Lumière”

De la même manière que l’épreuve du deuil peut nous éveiller à la Vie, les épreuves initiatiques, normalement vécues en conscience, sont comme autant de miroirs disposés sur notre Chemin, pour l’éclairer. Les épreuves sont toujours justes et nécessaires. Ainsi, les erreurs que l’on commet sont des miroirs pour prendre conscience et nous rectifier.

Que penser des fléaux de l’Apocalypse ?

Les chocs successifs et violents que va subir l’humanité toute entière seront bientôt l’occasion de fameuses rectifications :

  • d’abord en conscience,
  • puis dans les comportements et l’organisation sociale,

… si du moins il reste encore de telles possibilités, à l’issue des derniers chocs. L’Apocalypse de Saint Jean n’évoque-t-elle pas 7 sceaux à briser, à travers de 7 fléaux allant en crescendo de monstruosité ?

Restera-t-il ensuite une possibilité d’âge d’or, même spartiate et limité, comme l’espérait tout de même Jacques Breyer, lucide de nos possibilités désormais amoindries ?

Inutile de désespérer ou de devenir pessimiste. Il suffit de voir la vérité en face, d’abord sans émotion. Puis de rendre Grâce, car tout est juste. Et la fin d’un monde horrible est plutôt une bonne chose, même si comme “Tout est dans Tout”, tout n’était pas à jeter dans ce monde. Et que ces bilans qui vont nous arriver comme une évidence, sans discussion possible, ne soient aps le prétexte à des dépressions et de nouveaux renoncements coupables. Il faut se relever, faire face et Vivre, enfin, même si ce devait se faire à travers la douleur et la mort.

Le Mythe d’Adam et Eve

Voyons maintenant comment le mythe fondateur de la civilisation occidentale peut être compris en Esprit, au-dessus de la lettre, pour apprécier la dynamique de l’épreuve sur le Sentier initiatique (initiatique : qui nous relie à notre Essence initiale, qui nous amène au commencement…du cheminement de la conscience) :

Après nous être adossés de façon un peu cavalière à l’équation d’un grand savant, sans vraiment en comprendre ni la portée ni les fondements (n’étant pas scientifiquement compétent pour en juger), j’aimerais vous proposer de prendre appui sur l’Arcane de Terre-Oméga (chapitre 2 de ce livre de métaphysique pure), pour observer ce que la Tradition a nommé “la Chute”.

En effet dans le mythe d’Adam et Eve chassés du paradis, on retrouve la symbolique de l’Unité qui se divise en +/- (yang/yin), avant d’aller se perdre dans les sables de l’infini ou bien de remonter à la sueur de son front à travers  le Travail et la douleur qu’il occasionne… (pour expier une pseudo Faute dont ils se seraient rendus Coupables… cette Fable est enfantine, parce qu’elle s’adressait à l’esprit encore relativement vierge à une période ou la conscience de l’humanité était encore en enfance. Il fallait donc recourir à des images simples, pour que l’apprenti initié puisse se représenter la métaphysique avec des points de repères familiers : un homme et une femme tentés par l’attraction sexuelle que représente le serpent).

On peut y voir plusieurs choses, à condition bien sûr de comprendre le symbole en Esprit et non pas à la Lettre :

  • Le couple archétype : Il n’y a évidemment jamais eu de “1er et unique couple originel”. Ceci n’est qu’un symbole pour parler du principe. Mais concrètement, la horde Homo Sapiens (qui vient d’ailleurs bien après l’apparition du Yin/Yang dans la Descente Métaphysique) a forcément connu simultanément l’émergence progressive d’une multitude de mâles et de femelles, et non pas l’apparition ex nihilo d’un premier mâle et d’une première femelle,  comme le raconte la fable religieuse quand on la prend à la lettre. Qui donc les aurait ainsi engendrés, à part un Dieu à la Walt Disney, comme une sorte de dieu pour enfants… ? Soyons sérieux et comprenons qu’on ne parle comme ça dans les textes dits “révélés” que de manière symbolique, et non pas pour décrire physiquement les premiers géniteurs du genre humain, mais plutôt pour imager le principe de déclenchement du mouvement dans la Conscience.
  • La Faute : Les religions n’en ont bientôt gardé que la Lettre, pour culpabiliser les masses et les tenir sous contrôle, en les menaçant d’un enfer (qui n’est issu que du mental dépravé des prêtres dévoyés) et en leur promettant le paradis (aussi ridicule que l’enfer dont il est le pendant)… à condition de bien obéir et de bien se soumettre : à l’ordre ecclésiastique ! Passons sans épiloguer sur le procédé manipulatoire grossier ! On le voit clairement : en fait de spiritualité, c’est du commerce et de la politique. Quittant maintenant les errances sordides de la Lettre, voyons en Esprit, que la “Faute”, métaphysiquement, c’est très simplement et sans connotation morale : la Comparaison.
  • Le Serpent tentateur : c’est le Di-able (qui divise). Ce fameux “diviseur”, n’est autre que le mental humain, dont la fonction est de tout décomposer en deux. Il plaque une interprétation dualitaire sur l’unité de l’expérience. En ce sens il est l’ouvrier de la “Chute” (l’heureuse chute évidemment, puisqu’elle suscite l’opportunité de la remontée densifiée)…
  • Le châtiment du couple “Coupable de la Faute originelle” : c’est donc simplement la suite du Geste de conscience qui consiste à “analyser”, au lieu de simplement rester dans la vision simple, globale et synthétique de l’Unité. C’est un passage obligé, qui permet la densification de la conscience, au lieu que cette dernière reste diluée. Eprouvée par l’exposition au miroir de la Dualité, la conscience, comme saisie par le froid et cuite par la chaleur, se rétracte et s’expanse tout à la fois, ce qui la densifie.
  • Enfin, la pomme : fruit de la connaissance, c’est le symbole de la Sphère (macrocosme), qu’il faut ouvrir pour y découvrir la dignité du Cône (microcosme). Voir Terre Oméga début de l’Arcane, à ce sujet.

Ce jeu de Conscience va générer une succession de conséquences, telles des “ressacs”, que Jacques Breyer décrit pour la macrocosme à travers le “Jeu de Flèches” (dans lequel il faut bien comprendre que les flèches ne représentent pas de misérables vecteurs opposés les uns aux autres, comme de simples forces physiques antagonistes, mais des orientations de la conscience, qui s’interpénètrent).

Deux visions superposées provoquent une perception dynamique

Il y a ainsi un croisement possible entre deux visions :

  • Vision verticale : vision effective du Jeu de Flèches, qui représente la chute des éléments, dans sa mécanique Alchimique (ou comment l’Esprit agit dans la matière, sa part de lui-même qui est ralentie, comme exilée aux pourtours de la sphère de conscience).
  • Vision horizontale : vision symbolique et mathématique du 1 devenant 2, et le 2 élevé à la puissance 3, ouvrant ainsi en deux temps : d’abord à l’âme (4) puis au corps (8), concrétisation finale du Jeu de conscience.

Ces deux visions se complètent, mais attention à ne pas les opposer, en y voyant de stériles contradictions, au lieu de les conjoindre et les dépasser dans une vision du Fronton de la question (voir à propos de cette expression, notre article sur le symbole du portique)

Attention à ne pas se mélanger les pinceaux

Les 2 visions se rapprochent mais ne se superposent pas parfaitement, parce qu’elles ne se situent pas sur le même plan, tout en désignant la même chose (un peu comme on dirait la même chose dans deux langues différentes).

Nota : dans ce schéma, les 8 cases correspondent de gauche à droite avec les 8 Béatitudes suivantes : liberté, vérité, joie, justice, miséricorde, pureté, paix, force.

Cette vision symbolique et mathématiques, va nous donner une succession de gauche à droite du plus subtil au plus épais : 2 combinaisons pour le Feu, 2 pour l’Air, et ainsi de suite jusqu’à la Terre, en passant par l’Eau.

Tandis que la même vision de la succession de l’opacité croissante sera envisagée selon un autre mécanisme, plus alchimique et effectif (et moins abstrait que le principe mathématique) :

En pratique dans un octogone, il faut choisir une vision et être cohérent avec elle dans sa projection.

De la même manière, on pourrait dire que la projection suivante est une projection des Fées dans l’espace :

tandis que celle présentée au-dessous tiendrait plutôt compte d’une projection des mêmes fées, mais dans le temps.

Dans ce schéma, les fées montent de la plus sombre à la plus lumineuses du 22.12 au 21.06, et redescendent dans l’ordre inverse du 22.06 au 21.12.

Donc, comme vous le constatez si vous vous attardez un instant sur le schéma, les Béatitudes (ou fées. Voir à ce sujet notre article établissant la passerelle entre les deux) ne se placent pas au même endroit que dans le schéma précédent au sein de l’octogone.

Il va donc falloir réfléchir pour déterminer comment s’orienter (et pourquoi surtout, sinon, en admettant que par hasard nous ayons la bonne réponse, elle serait désarmée par manque de conscience de notre part).

Honnêtement, je ne partage pas ce paragraphe pour qu’il soit compris (et certainement pas d’un public élargi et non averti), mais pour qu’il vous mette peut-être en appétit vers ces recherches. Et que certains qui y sont déjà lancés, soient peut-être inspirés de creuser dans cette direction.

Remonter au paradis alpha…

Ce qu’il faut quand on se concentre pour aimanter les Plans, c’est se concentrer sur l’Ether, ce soi-disant “vide” (vide de manifestations, mais plein de potentiel). Remonter dans sa conscience, des agitations mentales de la dualité des colonnes (les éléments qui s’opposent en soi, à partir d’une vision duelle de soi : “je suis l’ego”) au calme de l’Unité du Fronton (l’Ether originel “Je suis Dieu”).

Dans l’octogone, on remonte mentalement le jeu de flèches, de la Terre au Feu, tout en se déplaçant éventuellement physiquement d’un plexus à l’autre, depuis l’ouest jusqu’au nord dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, pour remonter les plans de conscience du mental jusqu’au Causal en Soi, du concret jusqu’à l’Ether primordial (Principiel)…

Et pourquoi pas ensuite se situer intérieurement au centre de la Figure pour s’Unir au  “Je suis” jusqu’à l’imprononçable du Non Manifeste :

Laissons là ces méditations, que vous devez poursuivre pour vous-même, en poussant le jeu jusqu’à l’inexprimable où s’épuise le mental, abdiquant enfin de ses prétentions. Néanmoins une conscience non mentale se fera jour en vous si vous persévérez un tant soit peu…

Après ce passage un peu abrupt, pour des esprits non encore entraînés à ces jongleries, passons maintenant à des attendus plus pratiques.

Bon courage à vous 🙂

Nota : si vous tombez sur ce site par hasard, à travers cet article notamment, beaucoup de notions auxquelles il fait allusion (comme le jeu de flèches que nous venons d’évoquer), vous sembleront bien étrangères. Ce texte s’adresse plutôt à des gens qui travaillent la métaphysique de Terre Oméga, sinon il doit probablement être peu compréhensible. Toutefois, dans d’autres articles vous découvrirez de quoi étancher votre curiosité légitime. En lisant ces propositions, vous devrez faire face à de nouvelles questions qui enrichiront votre méditation et vous mettront sur la voie de vos propres réponses. Il faut jouer avec tout ça, et s’en amuser comme des enfants. C’est cela travailler sérieusement.

Pas de temps à perdre

Et il vaudrait peut-être mieux ne pas trop attendre pour s’adonner à ces méditations, car il ne reste peut-être pas tant de temps que ça ! Je dis cela, parce qu’on voit bien que beaucoup de choses ne tiennent plus que par un fil très mince, mais la même chose aurait pu être dite du temps des vikings, car le temps est très relatif (par définition). Il convient de ne jamais en perdre. Et en même temps, nul ne peut aller plus vite que la musique, il faut s’accorder à soi-même, sans complaisances mais avec compassion, que nous faisons de notre mieux, chacun à son rythme et à sa manière… Inutile de se culpabiliser parce qu’on aurait le sentiment de ne pas avancer assez vite. Il faut faire chacun ce qu’on peut, c’est suffisant. Et ne pas juger des choix des autres, qui en tant qu’expression de Dieu comme tout le monde, sont seuls responsables de leur cheminement.

Les 3 niveaux du Geste magique

“Si on coupe les ailes de l’oiseau, il ne faut pas s’étonner s’il vole moins bien !” – sagesse populaire

D’abord, un Geste magique doit être juste, techniquement.

Pour que l’énergie abonde dans les mains, il faut qu’elle parte des jambes, et ne soit pas bloquée à la taille, dans la poitrine ou dans les épaules. Il y a donc d’abord un travail très fin à effectuer en soi, dans le ressenti corporel pour obtenir un placement juste, par rectifications et ajustements successifs.

Ensuite, il faut y mettre de l’émotion ! Joindre son âme dans l’élan corporel, en vibrant à la symbolique des mouvements.

Enfin, il faut capter l’Essence, dans la conscience en ayant une vue juste de ce qui est en jeu dans un tel mouvement.

Il ne faut donc pas :

  • n’être que “technique”, sans conscience métaphysique, ni émotion mystique ;
  • se contenter de vibrer, adossé éventuellement à un belle technique, mais sans percevoir le prolongement dans la conscience, ni en comprendre la portée métaphysique.
  • rester perché dans une intention métaphysique déracinée (et dès lors impuissante, si elle n’est pas juste, du point de vue des circulations objectives des fluides corporels) ;

Un barreur de feu ou un praticien de Qi Gong, à condition d’être doué et expérimenté, pourra obtenir des résultats, même s’il ne comprend pas ce qu’il fait, mais il en aurait beaucoup plus encore, s’il ne s’arrêtait pas en route et laissait la lumière qui le traverse illuminer aussi sa tête.

Le “savoir” des points d’acupuncture, des méridiens, est impuissant s’il ne s’incarne pas à travers un ressenti réel. Et ce ressenti lui-même est comme “décapité”, s’il ne pousse pas jusqu’à la connaissance (métaphysique donc !) du Jeu de Conscience à l’Oeuvre à travers le Geste magique.

Un bon thérapeute énergéticien pourra tout de même ressentir l’énergie, sensoriellement parlant, même s’il n’en comprend pas la portée spirituelle. Si en plus il dispose de savoir en médecine énergétique, il aura des points de repère sur les équilibres entre les forces yin/yang, les 5 organes, les méridiens, etc… (voir ces notions en médecine traditionnelle chinoise, ou leur équivalent en Ayur Veda). Mais pour autant, il restera  inopérant sur le Plan Spirituel, s’il n’accède pas en lui-même à la Conscience Causale. Or, c’est précisément de là que tout part. C’est donc par là que tout agit, et on pourrait même dire que du point de vue de l’Unité : il n’y a que ce Plan Unique et ultime, les autres n’étant que des projections superficielles et éphémères.

Mon propos n’est pas ici de disqualifier des personnes, qui soulagent réellement des personnes qui souffrent, grâce à leurs dons et malgré leur ignorance. Je souhaite simplement souligner ici que l’Art Opératif (du moins tel que je l’envisage) passe par au-dessus du plan énergétique presque concret, pour s’adresser d’abord et directement au Plan Causal. Il aura probablement une action plus profonde, plus radicale et plus abrupte, qu’une thérapie plus superficielle.

Cela dit, l’action sur le Causal est également plus subtile et plus abstraite, et ses effets peuvent passer en quelque sorte “par-dessus la tête du patient”, s’il n’est pas prêt et disposé à recevoir l’impulsion spirituelle dans l’Entendement profond.

Une telle action spirituelle servira en effet surtout à faire prendre conscience, à éveiller, à responsabiliser, et donc à infléchir la dynamique interne du système traité, mais de l’intérieur. Elle offre un surcroît d’énergie spirituelle pour que l’individu, fort de cet allumage, se prenne en charge sur ce Plan et fasse lui-même son “cheminement initiatique”, et non pas qu’il s’attende à un miracle de l’extérieur. Etre guéri est sans intérêt. En revanche, être éveillé est le véritable enjeu d’une guérison spitrituelle.

Un Geste Magique éclairé par la conscience Causale n’aura donc ni pour intention ni pour effet d’agir de l’extérieur et par le bas sur le système, comme dans le cas d’un rebouteux qui vous soigne d’une brûlure à distance, à la limite, sans même que vous ne soyez obligé d’être informé de son traitement discret.

Alignement des 3 plans

J’espère qu’on comprendra en lisant ces lignes tout l’intérêt qu’il y a à pratiquer les arts traditionnels, en ayant les 3 Plans allumés et non deux seulement (ou a fortiori. : un seul).

Par exemple, si on lève les bras sur les côtés en inspirant, il conviendra donc :

  • techniquement : de bien s’enraciner, d’effacer les courbures vertébrales pour libérer le passage de l’énergie, de lâcher les épaules et les tensions du visage, laissant un sourire s’étaler sur le visage et dans le regard doux et bienveillant, irradiant la confiance et le bien-être. Les mains devront être détendues mais investies de l’intérieur, accompagnant l’énergie jusqu’au bout des doigts, la captant par les plantes des pieds et la suivant dans son cheminement à travers le corps tout entier… Tout ceci n’est pas du tout “évident”, car il faut de la “Présence”, de l’attention, et de la détente dans la concentration. Cela demande de l’apprentissage et de l’entraînement.
  • cardiaquement : de vibrer avec le sentiment de la Lumière environnante que l’on absorbe par les mains, les yeux, le sommet de la tête et la plante des pieds notamment. Accompagner et galvaniser ainsi le courant naturel des énergies vitales, qui est très sensible lui-même à la puissance de nos émotions et des images mentales.
  • métaphysiquement : d’évoquer l’Ether Universel, qui afflue abondamment depuis le centre et le pourtour de la Sphère pour nourrir le Cône (voir ces notions dans nos autres articles plus spécifiquement dédiés à la Géométrie Principielle).

Vous l’expérimenterez par vous-même, après avoir pratiqué ainsi :

  • si vous vous contentez de ramener votre attention uniquement à des notions de méridiens ou de points (par exemple), vous y prendrez du plaisir et ce sera intéressant de jouer ainsi avec les courants de la vie,
  • mais cela vous semblera presque dommage, parce que vous sentirez et comprendrez que plus haut que cela, vous attend silencieusement une autre expérience plus fine et plus complète : sans doute celle de l’Unité.

Clarifier l’intention

Par ailleurs, avant de vouloir poser un Geste quelconque, il conviendra aussi et avant tout, de savoir lequel et pourquoi !

Il convient d’être très au clair sur l’intention, qui doit émerger de la non dualité pour vous traverser, et non pas venir de votre ego en train de nourrir je ne sais quel projet farfelu, en quête de pouvoir personnel ridicule, ou de sauver absurdement on ne sait quoi, sans savoir vraiment ni pourquoi, ni à quel titre…

La thérapie (qui signifie “prendre soin de l’être”, comme l’explique Jean-Yves Leloup), surtout si elle est initiatique, est une chose sérieuse. Elle se doit d’être respectée, avec le sens du sacré qui s’impose. Elle nécessite de se poser des questions et d’y apporter des réponses, des plus concrètes et bien étayées ! Sinon, autant aller en consultation chez le généraliste de votre quartier, qui vous prescrira certainement une bonne boite de cachous, sans avoir besoin de réfléchir par soi-même à quoi que ce soit.

Les 3 niveaux de l’Acte magique

A l’instant, nous évoquions un “geste”, comme l’exemple donné d’une respiration ample accompagnée du mouvement des bras. C’est ainsi par exemple que l’on peut lever des courants dans un oratoire.

Parlons maintenant d’un “Acte”, procédant d’une décision. Supposons que vous soyez enfin sensible aux enjeux environnementaux et que vous décidiez de réaligner votre vie sur plus de justesse par rapport à la Loi.

Il serait inutile, voire ridicule tant c’est disproportionné par rapport à l’urgence et à l’ampleur des enjeux de survie (y compris spirituelle) de vouloir militer en rejoignant dans la rue la prochaine manifestation contre ceci ou cela, ou de se contenter d’aller ramasser des papiers gras en forêt ou de financer une association qui dépollue un lac, ou encore de consommer moins de choses inutiles, de faire du tri sélectif chez vous,  de manger moins de viande, etc…

Entendons-nous bien : tout ceci et bien d’autres choses encore, il faut évidemment le faire ! Parce qu’on ne va quand même pas, sous prétexte que c’est peu de choses ou que c’est déjà un peu tard, continuer à tout saloper, à commencer par notre propre corps. Mais c’est presque sans importance, au niveau concret, surtout à l’heure qu’il est au compteur de l’Apocalypse.

Ce serait comme vouloir écoper avec un dé à coudre le fond de cale d’un bateau dont la coque serait percée au point de prendre l’eau de partout à raison de centaines de litres à chaque instant ! Ou comme de vouloir tondre un hectare de gazon avec un coupe ongles…

En revanche, tout en faisant tout cela, des plus concrètement, même si cela paraît dérisoire, il faut le faire avec son coeur en communion avec l'”Ange de la colère de Dieu”, comme le dit l’Apocalypse de St Jean, en conscience des enjeux Alchimiques de cette période, pour l’Humanité toute entière.

Il y a donc encore ici un corps-âme-esprit à concevoir :

  • Corps : action concrète, qui n’est cependant que l’arbre qui ne doit pas cacher la forêt, ce n’est qu’une toute petite chose aux effets dérisoires. Mais cette action est cependant nécessaire, comme support de projection de l’intention, qui elle est très puissante et doit trouver un point d’application pour se diffuser à l’horizontale…
  • Ame : on vient de l’évoquer, il faut vibrer puissamment dans le secret de son oratoire, pour promouvoir l’onde de conscience, traduite par l’action concrète (même si celle-ci n’est presque que symbolique au regard de l’énormité de ce qu’il faudrait faire pour contrecarrer la tempête qui s’abat sur nous). Il faut croire absolument au Miracle de l’Esprit. Ce n’est pas le moment de sombrer dans le pessimisme. Le Sentier a toujours été lucide mais jamais défaitiste. Jusqu’au dernier moment il faut vouloir et croire. Se battre jusqu’à son dernier souffle, c’est la seule chose à faire, sans se soucier du résultat, qui n’est de toutes façons pas entre nos mains. L’artiste travaille par amour de l’art, le templier se bat pour la Gloire de Dieu, et non pas pour remporter une victoire temporelle insignifiante (voir à ce sujet le merveilleux dialogue entre Krsna et Arjuna dans la Baghavad Gita).
  • Esprit : remonter la pensée de l’extérieur vers l’intérieur, aller de l’horizontale à la verticale et passer plus de temps à contempler en soi, la nature non-duelle, qu’à s’agiter à vouloir sauver l’irrécupérable. Faire autrement serait prouver n’avoir rien compris et confirmer son débranchement de la Source. Au contraire, il faut donc plus que jamais cultiver cet alignement quotidien et permanent à la Source, en nous-même. Ce n’est que par ce moyen que la pensée mentale se verticalise et se trouve comme éclairée de l’intérieur, et que l’âme reçoit dès lors les pouvoirs de projection, qui passeront par le corps pour être diffusés dans la matière. Mais pour autant… rester sans illusion sur l’issue du Combat à outrance, car il nous faut bien mourir, pour s’éveiller du rêve de l’incarnation. Rappelons-nous que 100% des corps qui sont nés sont appelés à mourir (hormis le cas exceptionnel de la matière remontant en Lumière comme l’illustrent les exemple d’Henoch ou d’Elie dans la Bible – deuxième livre des Rois, chapitre 2, verset 11-, lequel ne connaît pas la mort physique, quand il est rappelé à Dieu dans un char de Feu. Il en va de même paraît-il de Babaji, dans les mythes de Shambala – voir les fabuleux récits biographiques de Yogananda à ce propos. Paul Sedir évoque pour sa part à mots couverts dans un roman sur Maître Philippe de Lyon, intitulé “initiations” un certain maître Théophane, sans âge, et se jouant de la mort qu’il aurait dépassée sans trépasser corporellement…).

En guise de conclusion

Pour boucler avec le titre de l’article, son début et son petit dégagement métaphysique vers le milieu, rappelons-nous que l’Unité nourrit une Dualité en son propre Sein, afin que cette dernière (femelle symboliquement par rapport à l’Unité mâle) s’Ouvre à la connaissance de son Créateur Non Manifeste, et que tous deux vivent ainsi des Noces au sommet. C’est là le but de ce fantastique Voyage, qui se produit en ce moment même depuis toujours et à jamais dans toutes les cellules de l’univers.

Pour le dire de manière moins imagée : la Conscience Unité, sans cesser d’être elle-même un Tout indivisible, se projette et s’élance à travers ses parties, afin de mieux se saisir elle-même de toutes parts. Elle le fait de toute éternité, parce que c’est ainsi et comme cela justement qu’elle est effectivement l’Unité.

Pour nous cependant, qui sommes ses parties, quelque part situées dans le jeu de la remontée de la conscience vers l’Origine-Oméga, il n’en va pas de même. Il y a bel et bien un enjeu :

  • Ressusciter à jamais dans l’Unité
  • ou se perdre dans les Sables de l’infini, perdant progressivement la conscience de nous-même au lieu de multiplier cette dernière dans la densité acquise.

L’heure est grave…

Puissent de nombreux Frères humains, hommes et femmes, se réveiller en ce moment même, pour se mettre activement en Chemin, tant qu’il en est encore temps.

Pour un véritable chevalier, il n’y a que l’instant perpétuel. Et donc chaque instant éprouvé dans la dualité de l’expérience incarnatoire, n’est qu’une facette de l’unique instant présent.

C’est donc toujours “maintenant” le meilleur moment pour se mettre en Chemin, come le disait le comte K.Dürkheim, déjà cité (homme très inspiré par la Verticale).

C’est dans ce sens (pour contribuer peut-être, même indirectement, à susciter de l’éveil chez des amis)  que je livre ces méditations, dont le partage anonyme et à distance ne m’apporte rien à moi, puisque leur contenu n’a pas attendu cette expression pour être porté à ma connaissance. Je le fais, parce que c’est dans ma nature de faire cela.

Que ces articles soient lus ou non, appréciés ou non, utiles ou non, ne me concerne pas. Cela, ce n’est que votre responsabilité à vous, la mienne étant d’écrire le moins mal que je le peux ce que je crois avoir à exprimer par écrit ici.