Rien à faire ?

Dans une perspective non duelle, il n’y a rien à faire, au sein du rêve, dont il ne s’agit en fait que de s’éveiller.

Rien à faire à part s'éveiller du rêve...

Réaliser cela, intellectuellement, émotionnellement, énergiquement est un grand soulagement de multiples tensions psychologiques et physiques, tout à fait inutiles.

Pour autant, n’y a-t-il vraiment rien à faire dans la vie ? Peut-on juste rester à contempler, à se laisser traverser, sans prendre une part active à la vie quotidienne, dans laquelle tout un chacun semble s’affairer ?

Rien à faire du point de vue de l’ego

Certes, il convient de cesser de chercher à saisir mentalement le pressentiment de la non dualité, qui dépasse le mental. OK, on comprend bien cette évidence.

Cela étant, il s’agit d’actualiser ce renoncement, en abandonnant les peurs et les désirs issus du “vieil homme” (selon l’expression usitée dans la Bible). Il s’agit d’intégrer pleinement l’émotion métaphysique (ce pressentiment de l’Unité sous-jacente) dans l’expérience ordinaire et quotidienne.

En effet, si quelqu’un prône le rien à faire, le non agir (le fameux “Wu Wei” Taoïste), ce n’est intéressant que si en même temps, il intègre cette perspective à sa vie quotidienne, abdiquant toute appropriation, toute saisie, toute tentative de manipulation des situations, des autres et de soi-même.

 

Rien à faire… tout à être !

Sinon, s’il continue à s’inquiéter, à s’agiter, à faire une affaire personnelle de tout ce qui arrive, c’est que la perspective non duelle et le “rien à faire” ne sont que purement conceptuels et intellectuels. C’est un discours exotique, mais en aucun cas une sagesse exercée. Il n’y a là aucune Réalisation spirituelle, pas même un éveil, tout au plus la découverte d’une idée spirituelle, largement galvaudée.

Mais, tandis que beaucoup de gens dans les milieux spirituels parlent de ce “rien à faire”, au prétexte qu’il n’y aurait “personne” pour faire quoi que ce soit, certains se cachent peut-être derrière de tels raisonnements (stériles s’ils restent « perchés »), pour justifier de leur paresse, de leur non engagement sur le Sentier et dans la vie quotidienne. Ceci n’est pas le Sentier, ceci est une désertion. Le Sentier, surtout dans une perspective non-duelle, est un engagement à outrance dans l’instant présent et dans l’action. Pourquoi ? Mais parce qu’il n ‘y a rien d’autre ! 🙂 …

 

L’action est la solution

Notez qu’on parle d’action, pas d’agitation.

  • Le mental reste calme.
  • La fausse identification au corps et aux contenus du mental n’est pas entretenue.

Dans ces conditions, l’action a toute sa place. L’ “être” n’empêche pas le “faire”. Bien au contraire l’action exprime l’être, et le prolonge.

Ceux qui ont pleinement réalisé le “rien à faire”, acceptent leur déterminisme, et assument leur part de libre arbitre fonctionnel dans l’action. Les êtres “éveillés” sont très actifs, courageux, persévérants et mènent une vie intense. Toujours dans le calme intérieur, mais pas forcément dans la lenteur.

  • Jacques Breyer méditait et travaillait parfois 18 heures par jour.
  • Joel Goldsmith recevait 130 patients par jour.
  • Maître Philippe, disposait d’une salle 35 Rue de la tête d’or, qui ne désemplissait pas de malades. Il répondait aux humbles et aux grands de ce monde avec une égale disponibilité, commençant sa journée très tôt et la finissant très tard.
  • KG Dürkheim, se levait deux heures avant la méditation du matin au dojo, pour pratiquer l’assise silencieuse. Après quoi il animait des stages quand il ne recevait pas des élèves ou des patients toute la journée.

 

Discipline et “Ordre”…

Un individu qui est aligné avec la pureté de l’être, nettoie sa maison et lave son corps, parce qu’il aime la propreté, par correspondance naturelle avec l’essence même du Saint-Esprit.

Les personnes qui se négligent ne font donc pas état d’une grande Réalisation spirituelle, même s’ils arborent une philosophie du laisser faire, ne rien faire, ne pas prendre part au combat.

Un déserteur n’a pas raison de renoncer à sa responsabilité.

Nota : Si on se demande si on doit déserter de nos engagements, ou bien les honorer, il semble plus juste de reconnaître qu’il faille plutôt les assumer. Mais c’est purement théorique. Sur le champ de bataille, chacun fait-il sans doute ce qu’il peut. Tout le monde n’est pas lucide ou courageux, et ce n’est pas grave qu’il en soit ainsi. On n’a pas à juger autrui. Tout dépend de multiples circonstances, auquel on doit s’adapter avec l’intelligence qu’on a…

Dans la Baghavad Gita, il y a cette célèbre métaphore du héros (Arjuna) sur le champ de bataille, qui a des scrupules à assumer son destin de guerrier, parce qu’il se refuse à la violence contre ses adversaires, et à qui le Dieu Krsna enseigne qu’il lui faut au contraire assumer sa vocation et porter le fer contre les adversaires. Mais il faut le faire de façon fonctionnelle, sans haine et sans peur, juste que parce que cela s’impose dans les circonstances qui sont les siennes.

Agir, avec détermination et concentration, agir avec intensité est la clé de la réussite. Mais la clé de l’initiation à la perspective métaphysique de l’Unité, consiste (comme l’enseigne Krsna dans la scène déjà évoquée ci-dessus) à se détacher des fruits de l’action. Ce fameux Non Nobis des chevaliers du temple !

Voulez-vous profiter d’un peu de musique pour vous inspirer ?

 

L’exemple des Templiers

Les templiers étaient très engagés, dans les enjeux spirituels de leur époque, disposant de la vue panoramique du destin planétaire et de leur mission à accomplir au milieu du schéma (voir “Terrre Oméga ” de Jacques Breyer, dans son dépliant de l’alchimie de l’histoire).

Ils n’étaient donc pas partisans du rien à faire. Pour autant, ils prônaient le “Non Nobis” : Rien pour soi ! (comme Krsna : détachement des fruits de l’action, et engagement responsable dans l’action, tout en reconnaissant la part du déterminisme).

“Pour Notre-Dame la Terre, tout cela s’achève avec l’Homme singularisé, tandis que le Surhomme ne peut en être qu’un Prolongement.

L’Homo-Sapiens représente, sur cette Planète, la plus grande Liberté, ou meilleure Indépendance, qui puisse être Accordée.

En conclusion : le Déterminisme doit se Voir davantage par la Loi des Ensembles, plus on est Bas; et le Libre Arbitre davantage par la Loi des Individualités, plus on est Haut. (Clefs Pratiques à Développer).

Terminons par un tableau champêtre : le Déterminisme est une grosse Dame, avec son rouleau à pâtisserie – le Libre Arbitre un petit Monsieur, marié à cette Gargamelle… mais quel petit Monsieur, quand on y Réfléchit !

Enfin, faut-il en rire ou en pleurer ? (Parfois, un sourire mélancolique ne serait pas mal non plus, dans les journées pénibles aux lendemains laborieux).” – Jacques Breyer – Clefs opérations vérifiées

 

Défendre notre planète

Jacques Breyer a fondé ce qu’il a appelé l’Ecologie spiritualiste. Une manière de prendre part à La défense de la nature, avec un point de vue spiritualiste objectif.

En matière de défense de l’environnement, il n’y a évidemment pas “rien à faire”, puisque au contraire et à l’évidence : c’est dorénavant le combat majeur pour notre survie physique (et spirituelle dans une certaine mesure).

Pour autant :

  • Faut-il se lamenter, s’angoisser, se mettre en colère ?
  • Faut-il se sentir coupable et s’agiter en tout sens en espérant faire bouger les choses, dans un sens supposé meilleur ?

A chacun de voir comment mener sa barque. Nous connaissons tous l’histoire du petit colibri qui apporte sa pierre à l’édifice. S’il veut être juste, ce dernier doit certainement agir. Mais sans interférences de l’ego, sans projection sur le résultat, sans refus de ce qui est et sans prétention par rapport à ce qui devrait être à la place.

L’action dont on parle ici est une forme active que prend la tranquillité pour s’exprimer, sans objet, de façon gratuite… On agit pour la joie d’agir, par pour la fantaisie de produire un quelconque résultat (sauf au plan fonctionnel évidemment, où il est logique d’agir dans un but, et de penser de façon stratégique en fonction de ce but).

 

Déterminisme et Libre Arbitre

“Le Libre Arbitre et le Déterminisme ne sont pas un “faux problème”, comme d’aucuns voudraient nous le faire croire afin de s’en débarrasser au plus vite… pour ne pas avoir à répondre aux questions “gênantes” que cette Interrogation soulève, quand on l’a insuffisamment Travaillée.

“Tout étant dans Tout, avec Ordonnance… sinon Rien”, le Libre Arbitre et le Déterminisme coexistent forcément, restant entendu (à présent) qu’il convient Pratiquement de les situer.

– Que le Créateur et la Création fassent Deux, que ce Couple s’Unisse pour faire Un, et qu’enfin ces deux Possibilités soient simultanément réalisables en une sorte d’Inexprimable… nous n’allons pas (rappelant que ce livre se veut utile pour l’Homme) nous “agresser” là-dessus.

– Semblablement, que le Créateur soit Librement déterminé à être ainsi, ou qu’il soit Déterminé librement à être de la sorte, cela ne change rien au fait que la Création, elle, dans son Unité, soit Déterminée, Assignée, à être le Créé… donc, il apparaît ici que le Déterminisme règne sur l’Oeuvre de l’Architecte, avant tous Déterminismes et Libres Arbitres intérieurs pouvant y siéger, après la pose de ce premier Manteau. (Premier Manteau sur lequel nous n’insisterons que très peu, puisqu’il nous faut “Rentrer à la Maison”, afin d’y exercer nos Droits en comprenant le Jeu).

– La Vierge Universelle, Déterminée à demeurer Création-Mère, ne pourra donc à son tour, auprès des Mondes sidéraux évoluant dans ses entrailles, que Transmettre à ces Globes ce qu’elle a Reçu de son Père, soit un Déterminisme fondamental… lequel, par ailleurs, expression d’Amour et de Justice, maintiendra l’Equilibre dans le Ballet de ces Macrocosmes limités, au lieu que ce soit le triomphe systématique du chaos… par une Liberté qui serait ici, accordée beaucoup trop Tôt.

– La Terre est en Vue, elle est Assignée Quelque Part comme tout Monde Porteur, mais, nonobstant sa Destinée personnelle, à l’instar de moult Sphères dans son cas, ne serait-elle pas intérieurement détentrice du Libre Arbitre (et de son Crescendo), réservé au Principe Microcosmique enfin apparu dans ses Flancs, comme le Calice intime d’une Fleur quand elle est Epanouie

(Ô, Prodige… la Densité Ethérique désirablement multipliée, permettrait donc, à point nommé, la Naissance de la Liberté, tirée par Degrés de son Contraire, le Déterminisme le plus profond !)

Et du même coup, voici en Marche la Responsabilité Individuelle, Joie immense concédée pour le Meilleur et pour le Pire… sans laquelle, Tout ne serait pas Accompli, alors que Tout doit l’être par Nature, que ce soit entre Contrainte et Liberté, ou à propos de n’importe quel autre Sujet.

(“Androgynat Luciférien” diraient les Gnostiques et certains Philosophes, ayant Oeuvré profondément la présente Question dans les siècles passés). Jacques Breyer – Clefs opérations vérifiées

 

“Je n’attends plus rien”

C’est ce que me confiait une amie très chère, à propos de désillusions et de déceptions récentes et importantes, qui l’avaient fait se rendre compte :

  • qu’elle s’était construit des châteaux en Espagne, qu’elle avait élaboré des histoires dans sa tête à propos d’une relation, sur laquelle elle espérait “pouvoir compter” (s’appuyer dessus, savoir à quoi s’en tenir, et en attendre un certain nombre de choses…). C’est probablement bien humain, mais pas du tout raisonnable, quand on y réfléchit bien !
  • que tout cela n’était que des fumées, des projections gratuites du mental, des faux combats et faux problèmes (voir ces notions dans notre article sur les Ténèbres Incréées), des chimères qu’il était inutile d’entretenir. Non seulement à l’égard de ladite relation, mais aussi à l’égard de toutes les relations (avec nos parents, nos enfants, nous compagnons de vie, nous amis, etc.). Mais également envers tout simplement : TOUT !

Certes, il n’y a rien à “attendre” comme s’il s’agissait d’un “acquis social”, comme un droit qui serait “dû” à notre ego.

 

“Qui est déçu mérite de l’être !”

Prise de conscience qu’il s’agit de s’engager dans l’instant présent et de ne rien en attendre en retour.

Prise de conscience que nous ne sommes pas ce “moi” misérable que l’on pourrait trahir et décevoir.

Prise de conscience brûlante, que la blessure d’ego n’est finalement RIEN, et que c’est le Feu intérieur qui brûle le feu de cette blessure, qui n’en est même pas une…

 

Une pointe d’amertume

Il est normal que ce double constat et ces prises de conscience associées, s’accompagnent d’une pointe d’amertume, par comparaison avec les habitudes mentales antérieures, où on se prenait pour un ego séparé (voir notre article : “Qu’est-ce que l’ego ?“).

Mais passée la sidération liée au choc émotionnel du Miroir de la Vie, qui nous remet les yeux en face des trous, il reste l’expérience de la joie d’être, sans manipulations, sans négociations.

Juste apprécier ce qui est. C’est léger, c’est puissant, c’est intense. Bien plus que les constructions mentales de nos egos, qui nous font vivre par procuration de nos pensées et projections absurdes. Ces pensées à propos de ce qui nous serait dû, qu’on devrait être aimé et respecté, qu’on devrait connaître la réussite, sont absolument vides de substance. Bien sûr, que des gens nous aimerions, et bien sûr qu’il nous appartient de nous en faire respecter. Mais il n’y a pas besoin pour cela d’en faire une affaire psychologique, avec des émotions, et des egos qu’il faudrait défendre.

Comprenons une fois pour toutes (et appliquons-le ensuite avec cohérence) que nous ne sommes pas un ego séparé, qui serait vide et devrait se remplir de l’extérieur. Du coup, en effet, pas d’attentes, pas d’espoir, pas de regret, pas de remords, pas d’histoires ! Juste la vie et l’engagement, instant après instant.

 

Qu’est-ce que le non-agir ?

Le Non-agir Taoïste, n’est pas : “ne rien faire”, mais plutôt “faire rien”.

C’est renoncer à entretenir à ses dépens l’attachement aux résultats, lâcher les attentes, au profit d’un Agir authentique, dans lequel ce n’est plus l’ego qui est aux commandes, mais la vie qui se charge de répondre aux interactions.

L’ego ne fait plus rien. C’est “la vie qui fait”, à travers soi, tandis que nous nous concentrons à chaque instant pour être pleinement intègre, et aligné envers notre seul engagement : celui d’être vrai et d’être libre.

Saint Paul ne disait-il pas : “C’est le Christ en moi qui agit à ma place” ?

(On est bien d’accord à ce stade de notre réflexion que les gens ordinaires qui ne font pas encore l’expérience de cet éveil de la conscience à sa vraie nature, ne sont ni libres, ni intègres. Ils survivent en exil dans leur tête, et vivent leur vie par procuration de leurs pensées. On ne peut en aucun compter sur eux, ni même AVEC eux, tant qu’ils seront ainsi absents de leur propre vie, à se raconter des histoires à dormir debout !)

Lisez aussi ce que dit le sage Nisargadatta, quand on lui demande qui il est :

“J’ai réalisé mon être véritable, j’ai laissé derrière moi ma nature humaine prendre soin d’elle-même, jusqu’à ce que sa destinée soit accomplie.

Occasionnellement une ancienne réaction, émotionnelle ou mentale, surgit dans mon esprit, mais elle est immédiatement remarquée et dissoute.”

Rien à faire... Nisargadatta

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