Quelle différence y a-t-il entre symbole et géométrie sacrée ?
- Qu’est-ce qu’un symbole ?
- Qu’est-ce que la Géométrie sacrée ?
- Pourquoi faire la différence entre les deux ?
Symbole et géométrie sacrée renvoient tous deux à l’Abstrait, mais la Géométrie est vivante, et non seulement symbolique, parce qu’elle évoque les Nombres (rythmes et proportions). C’est une nuance, mais elle est de taille. La Géométrie est Causale, tandis que le symbole n’est que mental. De ce fait, la Géométrie est susceptible d’être Opérative (ou opérante sur l’invisible), tandis que le symbole n’a d’effet que d’induction psychologique.
Symbole et géométrie sacrée sont deux choses différentes, qu’il ne faut pas confondre. Expliquons-nous à ce sujet.
Les mots relèvent du mental
Les mots sont faits de lettres conventionnelles, et sont donc eux-mêmes des conventions qui pointent vers des concepts.
Ainsi, le mot chaise, par exemple, désigne le concept d’un objet à 4 pieds verticaux, permettant de surélever une assise sur laquelle il semble confortable de poser son noble postérieur. Il y a toutes sortes d’objets qui correspondent à ces caractéristiques d’usage. On les appelle des chaises. S’ils sont plus confortables, ce sont des fauteuils, et s’ils n’ont pas de dossiers, cela devient des tabourets. Ce sont des classifications utiles pour se comprendre, mais relativement arbitraires. En revanche, il y a une cohérence étymologique, faite de l’histoire des conquêtes politiques, des relations commerciales, des modes artistiques, des découvertes scientifiques et des avancées spirituelles. Mais d’un pays à l’autre, les mots changent. Et une civilisation qui aurait un usage différent de ce genre d’objets, porterait un regard différent sur eux.
C’est ainsi qu’en Inde par exemple, on ne se sert pas de la main gauche pour se saluer, parce que c’est conventionnellement celle avec laquelle on s’essuie les fesses. Du coup, le concept de main gauche, ainsi que les mots pour le désigner, ne sont pas vus et utilisés de la même manière selon les conventions symboliques partagées dans différentes unités de culture.
Les mots sont donc le reflet d’une culture, qui évolue dans l’espace et le temps, et aussi en fonction du niveau de conscience qui transpire dans la civilisation qui façonne son langage.
Au sein d’une même “unité culturelle” (un pays par exemple, pendant un siècle donné), nous partageons tous un même langage. Mais chacun l’utilise et le comprend d’une manière qui lui est personnelle.
Les symboles sont eux aussi limités
Les symboles sont également des conventions mentales, pour représenter un concept.
Ils nous renvoient à nos représentations mentales, nos croyances, nos émotions, lesquelles constituent notre mental.
Un signe en forme de croissant peut ainsi être le symbole de la lune qui change d’apparence, du cycle de croissance et décroissance, du féminin sacré, de la nuit, de la courbe, etc… Ainsi, selon les relations que l’on entretient avec le féminin, on sera diversement disposé envers ce symbole et ce qu’il évoque. Chacun n’y verra donc pas la même chose.
Un signe s’adresse à l’hémisphère du cerveau qui pense de façon digitale, tandis que l’autre hémisphère travaille de façon linéaire. C’est pour cela, qu’avec juste un signe, on accroche sans mots, plein de connotations associées. C’est pratique. Mais là encore, le signe conventionnel est fonction du mental qui s’accorde implicitement sur le sens donné au signe.
L’exemple du yinyang
Nous allons prendre l’exemple du symbole chinois du yinyang, qui se nomme Taijitu. Nous verrons qu’il contient de la Géométrie, mais qu’on n’en comprend généralement que les aspects symboliques, mieux connus et plus accessibles au grand public.
Ainsi, le Taiji Tu présente admirablement bien, la symbolique de deux polarités qui se marient, se complètant et se transformant l’une en l’autre.
Mais ce n’est qu’un code visuel. Le cercle qui contient le noir et le blanc représente symboliquement l’Unité des deux polarités et chacun des deux “poissons” représente une polarité.
Par convention, le noir est Yin, et le blanc est Yang. IL y a des raisons pour cela, mais on pourrait aussi inverser ces couleurs, ou bien en choisir d’autres.
Le point blanc dans le poisson noir et le point noir dans le poisson blanc représentent symboliquement la présence de la polarité opposée au sein de chacune d’entre elles. Pour dire cela, la taille du cercle et des points importent peu. De même, on comprendrait encore, si les points n’étaient pas des petits cercles, mais des petits carrés. Toutefois cela introduirait une complexité et manquerait d’harmonie, dont ce signe se veut justement le symbole.
Un poisson présente une partie épaisse et une partie fine, définies par une courbe qui le relie avec élégance et harmonie, signifiant que le yang en plénitude s’amenuise progressivement jusqu’à se fondre dans le Yin, qu’il semble caresser ou pénétrer, jusqu’à finit par fusionner avec et le devenir…, avant que ne se produise symétriquement la même chose de l’autre côté avec le Yin.
On le voit là encore, le symbole est un formidable raccourci pour évoquer une grande quantité de nuances et de subtilités dans un simple tracé conventionnel.
Ce qui relève du mental en est tributaire
A l’évidence, les mots sont des symboles, qui proviennent du mental, et sont donc impuissants à désigner ce qui ne relève pas de ce niveau logique.
Au mieux, les mots et les symboles sont comme des tremplins, sur lesquels il faut prendre appui pour s’élever au-dessus de leur sens commun, afin d’accéder à l’expérience qu’ils symbolisent de manière conventionnelle.
La convention est donc un signe, comme un clin d’oeil, qui nécessite la complicité de celui auquel il s’adresse, et qui le prévient qu’il lui faudrait s’élever dans la direction proposée, pour capter ce qui lui est proposé d’entrevoir.
Nota à propos du taijitu : une lecture attentive des proportions géométriques de ce symbole, nous verrons qu’il n’a pas été construit n’importe comment. En fait il s’adosse à une géométrie non symbolique, celle de la “Rose Numérique”, qui n’est pas un Symbole, mais un Arcane (nous y reviendrons ultérieurement). C’est en cela que ce symbole universel est génial, parce que tout en étant conventionnel, il est aussi empreint de Géométrie non conventionnelle. Il joue sur les deux tableaux et s’adresse à deux parties de nous : le mental et le causal !
La vie est rythme et proportions
De tous temps les initiations ont été proposées à l’homme à partir de la magie des rythmes :
- le rythme des sons, dans la musique sacrée
- le rythme des corps, dans la danse, dans le Hatha yoga
- le rythme de la respiration, dans le Qi Gong et le Pranayama
- le rythme du temps, dans les rituels qui honorent les fêtes de l’année et les heures de la journée
- le rythme du quotidien, dans l’initiation du quotidien comme exercice
- le rythme des saveurs et des cuissons dans la cuisine
- le rythme des répétitions de mantras, ou des schémas symboliques
- le rythme et les proportions dans l’architecture sacrée
- le rythme des formes dans les pentacles
- etc…
C’est parce que les rythmes et les proportions ne sont pas des conventions mentales. Ce sont des réalités objectives, des vibrations intrinsèques aux lois de la vie.
Même sans les comprendre mentalement, on les subit de la même manière, quelles que soit les cultures. Quand un humain n’a pas à manger, il ressent les mêmes sensations de faim dans son corps, même s’il réagit culturellement diversement selon son éducation.
La Géométrie sacrée
La Géométrie présente des proportions, qui traduisent des rythmes, qui sont comme des pulsations fixes dans l’Abstrait.
Un cercle, offre une ligne qui se tient à équidistance d’un centre, dans un alignement courbe parfaitement régulier, merveilleusement équilibré. A la surface d’un cercle, il n’y a donc pas d’aspérités, ou de distinction possible entre les points qui constituent la circonférence. Cette figure est donc idéale pour parler d’Unité, sans besoin de mots. Et ce n’est pas conventionnelle, c’est réel. Quelque soit l’époque, le lieu de la planète et le degré d’élévation spirituelle, en prenant une règle, n’importe qui constatera que la circonférence est régulière et ses points se tiennent à équidistance du centre.
Autrement dit, la Géométrie est sacrée, parce qu’elle exprime directement l’Abstrait auquel elle renvoie, par les rythmes et les proportions qui la constituent, qui ne sont pas des conventions mais des réalités.
Bien sûr, le tracé géométrique est lui une approximation, et donc une convention. Mais ce que le tracé évoque de manière imparfaite sur le papier (mais parfaite dans la conscience), n’est pas une convention. Le tracé imparfait d’un cercle évoque parfaitement le concept d’Unité dans la conscience.
On pourrait presque dire que le cercle, ou la sphère, est la “forme” de l’Unité sans forme.
Symbole et géométrie sacrée n’agissent pas sur les mêmes plans
On pourrait presque dire que la Géométrie exprime l’inexprimable… Du moins elle tend à cela et y parvient plus directement que la symbolique ordinaire. Dans ses formes et ses proportions, la Géométrie incarne Loi, dont elle épouse le Trait les Nombres.
Il y a entre l’Abstrait et le Trait qui en trace la forme, une aimantation naturelle par la loi d’analogie (comme aurait pu le dire Paracelse).
La Géométrie est le langage même du Causal (comme le symbole est celui du mental), donc elle parle au Causal et l’attire par résonance. D’où la puissance des Pentacles au-dessus de celle des Talismans (voir à ce sujet cet article sur “Pentacles et Talismans“).
Quand la Conscience s’épanouit dans l’Abstrait, sa vibration trace la Géométrie, sur laquelle s’appuie l’Astral pour déboucher sur le Concret.
Donc résumons nous :
- Le Trait préside à la Signature
- La Signature gouverne à la Forme
Donc :
- Le Trait a Autorité sur la forme (à condition de l’évoquer par l’Esprit et de concerner la signature qui en découle par le Coeur).
- Tandis que le symbole ne peut qu’émouvoir le psychisme d’un humain qui reconnaîtrait les conventions mentales auxquelles il se réfère.
Ce que dit Jacques Breyer de symbole et géométrie sacrée
– « 0 Géométrie, ceux qui pensent de toi que tu n’es qu’une voie, sont ainsi dans les illusions de la Voie, à l’instar des légendaires et trop fameux Reflets du Graal. — Malheureusement pour de tels gens ne voulant pas différencier ta Vie Ardente des oripeaux dont ils t’ont revêtue, le « réveil » après cette existence sera triste au Royaume de l’Esprit, par refus de Lucidité ici-bas sur la Question Divine pendant qu’il était temps ! »
… Quant à l’individu prenant la Géométrie symbolique pour celle des Arcanes véritables, cette personne commet là une grossière erreur, car elle n’est arrivée avec ceci qu’aux pourtours de la Voie authentique.
Simples supports conventionnels plus ou moins Eloquents, les symboles en effet (qu’ils soient ou non géométriques) ne représentent pas autre chose en l’occurrence : qu’une méthode préparatoire susceptible quelquefois d’aider le Néophyte à recevoir la « Révélation » quand il sait les Manipuler en « Jongleur »… cependant qu’à ce sujet rien n’est jamais certain par avance, étant donné que le Rayon Igné décide lui aussi s’il doit venir ou non ?
(Certes, l’Illumination révélatrice du Trait et de sa Vie plénière est une Entité Libre… Mais cette Entité Libre est tout de même sensible à nos efforts sincères, créant Aimantation. — Ensuite, étant corporifiée, la Puissance ainsi attirée produira des Métamorphoses, quand besoin en sera pour l’homme Cohabité).
Terre Oméga – Echelle de Soie – Jacques Breyer
Nota : Symbole et géométrie sacrée sont deux choses différentes. Pour lire une application intéressante de la géométrie sacrée, voici un article sur “Qu’est-ce que l’ego ?“, qui prend appui sur la Géométrie, au-dessus des symboles conventionnels pour présenter ce qu’est l’ego dans le jeu de Réflexion de la conscience avec elle-même.