KG Dürkheim et Maria Hippius avaient élaboré dans les années cinquante à Todtmoos-Rütte en forêt noire, une thérapie par le toucher, qu’ils avaient appellée “leibtherapie”. Elle consistait à toucher l’âme par l’intermédiaire du toucher du corps.
Tout deux, indépendamment l’un de l’autre, avaient traversé de nombreuse situations critiques face à la mort. qui les avaient transformés de l’intérieur. Etant ainsi ouverts à la transcendance et l’immanence de la Présence, ils avaient osé progressivement briser le tabou du toucher de leurs patients en psychothérapie, pour approcher l’être d’une manière globale et complète, incluant le corps.
Thérapie de l’âme
Leur approche d’une thérapie initiatique vise à mettre le patient en contact avec la profondeur de son être, en expérimentant la sensation de l’âme, à travers tout son corps unifié par le toucher.
Le patient allongé se concentre sur le toucher respectueux, clair et calme que propose le thérapeute, restant suffisamment longtemps sur chaque partie pour rendre celle-ci bien vivante dans le champs de conscience du patient. Déplaçant progressivement ses mains sur les différentes zones (non érogènes) du corps, celui-ci est progressivement unifié
C’est comme si le thérapeute lisait avec ses mains l’histoire du patient, que ce dernier écoute depuis l’intérieur.
Cette thérapie de l’âme par le toucher a pour but la guérison de l’âme, par la rencontre de soi avec l’ombre, pour se libérer de son emprise (notion développée par Jung, qui était un ami de Dürkheim).
Les blocages énergétiques de l’ombre ne sont pas écartés, mais amenés à la conscience, pour être « vus », et dissouts dans l’espace vaste de la conscience, et recyclés par le corps, reprenant ainsi la vitalité qui lui faisait défaut.
Ces techniques et protocoles ont pour but la guérison de l’âme (recouvrement d’âme, purification de l’âme).
Citations de KG Dürkheim
- Quand vous touchez quelqu’un, vous touchez une personne, pas un corps.
- L’humilité c’est ne pas se faire plus grand qu’on est. C’est aussi ne pas se faire plus petit qu’on est.
- Dans l’exercice, nous cherchons à devenir perméables à notre essence. Cet exercice comporte deux phases : celle du relâchement, du lâcher-prise, du renoncement à tout ce qui entrave cette perméabilité, et celle de l’accès à une attitude de disponibilité, grâce à laquelle notre essence peut pénétrer notre être intérieur.Dans la respiration, cela signifie tout d’abord la réalisation de l’expiration selon les trois phases du relâchement, du laisser-aller vers le bas, du devenir un, puis laisser advenir l’inspiration, qui est un don de l’expiration juste – de l’ouverture tout simplement.
Le fait de s’ouvrir désigne l’attitude de disponibilité dans laquelle l’essence peut venir à nous.- La première chose est l’assise en silence. La pratique de l’immobilité du corps transforme aussi l’homme intérieurement. Celui qui pratique se rend compte très rapidement qu’il ne s’agit ni d’un exercice corporel, ni de ce qu’il avait imaginé être un ” exercice spirituel “. Celui qui s’exerce est lui-même l’objet de l’exercice. Il devient une Personne qui se trouve là, dans son unité originelle, au-delà de toute discrimination corporelle, psychique ou spirituelle.
- La méditation peut et doit être l’instrument d’une percée vers l’être essentiel. Le sens de la méditation est alors celui d’un exercice initiatique
- Le corps est vu chez nous sous un angle étroit, comme un instrument qui permet d’exister dans le monde, d’y faire sa place et de se rendre utile. Il est entraîné et utilisé comme un objet qui doit être en bon état, solide, élastique et bien huilé, apte au travail et capable de fonctionner sans accrocs. C’est ainsi que l’on traite le corps que l’on a, celui dont le fonctionnement – les canons du sport le montrent bien – a très peu à faire avec la maturité intérieure, sans même parler de la voie initiatique. Tout change quand, au lieu de garder le corps en bon état et de l’entraîner en vue de performances visibles, on le met au service de la transformation intérieure. Cette fois il ne s’agit plus du “corps que l’on a” mais du “corps que l’on est”, et c’est là une différence essentielle pour la thérapie de la personne.
- Dans son Moi bien formé, l’homme est perméable à son être essentiel ; c’est de celui-ci que lui vient sa confiance en lui, le sentiment qu’il est en mesure d’affronter la vie. Il a foi en un sens supérieur et en un ordre à la base de toute chose dans la vie. Et c’est enfin grâce à l’unité de l’Être cachée au fond de son être qu’il se sent en contact avec le monde.