Sur cette page sur le travail sur Soi, nous répondrons à 3 questions :
- Quelles sont les étapes du « Travail sur Soi » ?
- En quoi un travail sur Soi est-il nécessaire, pour pouvoir aborder la métaphysique dans de saines conditions ?
- Pourquoi le travail sur soi doit-il impérativement être fait : par soi-même !
Trois étapes du travail sur Soi
Au début de la vie, notre ego n’est pas construit. Il faut d’abord qu’à travers soi, la conscience expérimente ce point de vue dit de l’ego (le point de vue d’un « moi » séparé) même s’il faut ensuite le relativiser pour ne plus s’identifier de façon restrictive à cet ego (voir notre article « Qu’est-ce que l’ego ?« ).
1- Le Travail sur soi, commence donc par le développement personnel, consistant à développer nos facultés, notre volonté, notre acceptation des émotions, notre équilibre personnel, etc…
L’expérience prouve que dans la plupart des cas, les gens comme des somnambules, passent toute leur vie à rêver éveillés, qu’ils sont leur ego. De surcroît, on a souvent un ego mal équilibré, difforme, boursoufflé de « petits-mois », qui prennent tour à tour les commandes de la personnalité, si bien que la personne est la plupart du temps clivée.
2- Une bonne partie du travail sur soi consiste déjà à unifier les sous-personnalités, de façon à opérer une sorte de guérison de l’âme.
3- Ensuite vient la dernière phase du travail sur soi, la dés-identification de soi à l’ego.
- Le travail de désidentification de l’ego doit d’abord faire l’objet d’une compréhension de notre véritable nature et du processus par lequel on se méprend sur son compte
- Ensuite, il faut intégrer cette vision à chaque instant de la vie :
- d’abord les grands choix structurants
- puis les tout petits instants, à travers un travail permanent sur la qualité de présence à soi-même.
Le Travail sur soi, représente une voie humide, qui doit précéder la voie sèche.
L’importance des trois voeux
Les trois voeux permettent de développer une bonne conscience de soi, laquelle est nécessaire pour s’engager valablement dans le travail en voie sèche sur la métaphysique, à partir de la page blanche !
Un Travail sur Soi persévérant débarrasse progressivement la personnalité de ses conditionnements, et prédispose le cœur à comprendre la métaphysique d’une manière sensible (et non exclusivement intellectuelle).
A ce propos, les Trois Vœux traditionnels, à entendre en Esprit et non pas à prendre à la Lettre, sont une éthique suffisante pour être Juste, dans sa vie :
- En quoi consiste la « pauvreté » ? Détenir la matière au service de l’Esprit, en étant finalement désintéressé et altruiste. Il s’agira de cultiver le calme pour être une Force authentique, disponible intérieurement.
- En quoi consiste l’ « obéissance » ? Etre Soi, en respectant nos Correspondances naturelles. Il n’est pas question ici d’obéir sans comprendre, mais au contraire d’assumer la responsabilité que nous engageons dans chaque acte (indépendamment qu’il faille évidemment se plier aux règles d’une société avec ses codes nécessaires pour défendre les individus et préserver l’intérêt général)
- En quoi consiste la « chasteté » ? Mener une vie simple et équilibrée, concentrée sur ce qui pour soi est l’Essentiel. Qu’est-ce qui est essentiel, et qui doit être au centre de notre vie ? L’amour. En commençant par l’Amour de Dieu, qui est amour de soi et des autres. Encore faut-il le comprendre pour le ressentir, et pas simplement y croire et l’appliquer de force, par obéissance à une foi aveugle…
Le nécessaire Travail sur soi
En effet, pour aborder la métaphysique dans de bonnes conditions, sans intellectualisme, et sans parti pris d’ego, il faut un coeur suffisamment ouvert et vibrant et un « Non Nobis » suffisamment avancé pour pouvoir être disponible.
Alors l’être peut vivre en plénitude l’engagement sur le Sentier, sans lequel il ne peut pas progresser réellement.
L’Alchimie intérieure nécessite en effet une certaine pression dans l’Athanor, qui suppose de se donner complètement au Travail sur soi, puis à l’étude de la métaphysique, et ensuite éventuellement à des travaux opératifs.
Le travail sur soi est à faire… par soi-même !
Il n’y a pas d’échappatoire à cette réalité. Le travail doit être fait « sur soi, par soi-même, et pour soi-même ».
Le résultat ne peut être que mérité, il n’y a pas d’intrigues possibles, ni de passe-droits.
L’initiation est une expérience intime qui se vit par soi-même, et qui ne peut pas être conférée de l’extérieur.
Même si on peut aider un débutant, en lui proposant des questions (mieux qu’en lui donnant des réponses), c’est surtout pour le mettre en face de ses propres réflexions et de sa responsabilité fondamentale. Mieux que Maître et Disciple (termes qui induisent parfois une notion de soumission à l’autorité d’un « Grand autre »), l’ancien et le nouveau sont simplement des Frères sur le Sentier.
Voir à ce propos notre article sur la cérémonie initiatique, qui dénonce la « prise en charge de l’individu », et pourrait lui faire croire qu’il pourrait être initié, de l’extérieur par quelqu’un, tout en restant lui-même passif.